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Résistance à Canisy

De Wikimanche

La résistance à Canisy

MM. Delaunay, gendarme, Lepeltier, restaurateur à l'hôtel de la gare, Drieu, instituteur, appartenaient au réseau OCM.
La fille de M. Lepeltier, Madelaine, fait partie du réseau de résistance des cheminots. Elle décède à Saint-Lô. Ses obsèques donnèrent lieu à une cérémonie émouvante. Au moment de la lecture de la citation, le drapeau est entouré de tous les membres du réseau.

Deux actes de sabotage sont commis : câble téléphonique coupé entre Canisy et Agneaux et un wagon de fourrage incendié en gare.

Delaunay, gendarme, ne cesse de s'employer à lutter contre le marché noir et à agir contre les Allemands.

En octobre 1942, il procède à la saisie de beurre destiné aux soldats. Il met fin à un gros trafic de 2 000 kg de beurre par semaine qui sont achetés par les Allemands dans quatre communes du canton. Un camion l'emporte en partie à Valognes. Dans cette affaire, trois arrestations sont opérées et 49 cultivateurs pris. Les policiers allemands le prient alors de cesser immédiatement ses agissements. Il passe outre et verbalise pendant l'occupation 50 autres cultivateurs pour vente à l'ennemi.

Delaunay est menacé d'arrestation à plusieurs reprises. En 1943, il fait avorter une enquête dirigée contre MM. Malherbe de Quibou, François Digne, Beaufils, résistants, en donnant de faux renseignements à l'agent enquêteur.

En janvier 1944, il dépiste deux agents de l'ennemi qui se présentent comme réfractaires au domicile des habitants pour les attirer dans un guet-apens.

Le 26 juillet, au moment des bombardements, les gendarmes se trouvent bloqués dans une chambre de sécurité avec M. Sallé, juge de paix. Ce dernier risque un œil sur la place. Par la suite, on retrouvera son cadavre à demi-carbonisé.

Profitant d'une accalmie, les gendarmes constatent que le bourg est en flammes. Le chef de brigade se rend chez Me Lejeune, où se trouve également M. Husson, représentant le préfet. Le chef de brigade est prié de prendre contact avec les civils réfugiés dans les caves du château. Malheureusement, les Américains retiennent prisonniers les civils... et les gendarmes. La lutte contre l'incendie ne peut donc être entreprise que le lendemain, malgré plusieurs interventions auprès de l'officier américain.

Par la suite, les gendarmes éteignent un nouvel incendie dans les caves du château remplies de bois et provoqué par une bombe incendiaire.

La belle attitude du maréchal-des-logis-chef Le Jean et des gendarmes Morel et Lebiez leur vaut une citation à l'ordre de la 3e légion de Normandie.

Le château occupé par l'institut d'Agneaux, l'est ensuite par l'armée et par l'hôpital psychiatrique du Bon Sauveur.

Un centre d'accueil pour le passage de réfugiés est installé au Notariat avec le concours de nombreux bénévoles. Trois mille repas y seront servis.

Quatorze civils, dont deux non identifiés, sont tués lors des bombardements de 1944.

Les pertes par faits de guerre sont de 10 tués, 13 blessés, 1 déporté en Allemagne et 1 prisonnier en Allemagne.

Source

  • Fernand Le Rachinel, Canisy, notre canton, éd. Mémoire et présence, 1994

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