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Romuald Mottin

De Wikimanche

Romuald David Mottin, né à Saint-Lô le 29 mars 1978 [1] et mort à Clamart (Hauts-de-Seine) le 14 septembre 2002 [2], est une personnalité militaire de la Manche.

Sauver ou périr… à 24 ans !

Le 14 septembre 2002, peu après 18 heures, une habitante de Neuilly-sur-Seine alerte les pompiers de Paris [3]. Elle déclare voir des flammes et de la fumée à l’intérieur d’une pièce de l’immeuble qui lui fait face. À l’arrivée des trois premiers engins de la caserne Champerret, le chef d’agrès du premier secours confirme qu’une « légère fumée s’échappe de l’arrière de l’immeuble ». Ce banal feu de chambre de bonne va, en deux minutes, devenir un des moments les plus sombres de l’histoire des pompiers de Paris [3]. L’effet du « flash Over » (inflammation instantanée des fumées) va piéger cinq sapeurs-pompiers, ne leur faisant aucune autre issue qu’une mort atroce.

Le soir même, les journaux télévisés et radiophoniques annoncent la terrible nouvelle [3]. Celle-ci marque l’esprit de tous les Français, qui ont, comme chacun sait, une grande estime pour les « soldats du feu ». Mais il n’en reste pas moins que ces cinq hommes sont anonymes derrière leur casque et leur uniforme. Dans la commune de Saint-Sauveur-le-Vicomte, la situation est tout autre. Ici on ne parle pas du caporal-chef Mottin, mais de « Romuald », l’enfant du pays, 24 ans, qui vient d’inscrire son nom à la liste des hommes morts au feu [3].

Enfant, Romuald, part dérouler des tuyaux avec les Jeunes sapeurs-pompiers de Picauville [3]. À ses côtés, sa grande sœur Anne-Sophie [3].

Tous deux vont suivre le chemin qui les mènent, à leur majorité, à intégrer le Centre de secours de Saint-Sauveur-le-Vicomte [3]. Les bips qui sonnent, les camions qui « décalent », la sensation forte de servir une mission importante… Romuald et Anne-Sophie ne s’en lassent pas et sont toujours prêts à partir dans un des véhicules rouges de la caserne. Et le jeune garçon en veut encore plus ! Il veut rejoindre l’élite de la profession à Paris, là où l’on doit combattre plus de 18 000 feux par an [3] Le parcours est difficile et seuls les meilleurs restent. Romuald fera partie de ceux-là, mais il n’en oubliera pas pour autant ses collègues de Saint-Sauveur-le-Vicomte en conservant son statut de pompier volontaire et en leur accordant ses jours de congé [3]. Aujourd’hui, Anne-Sophie est toujours sapeur-pompier, dans les Côtes-d’Armor. Pas une seule seconde, pas même le jour du terrible accident, elle n’a pensé renier sa passion. « Romuald n’aurait pas voulu », dit-elle, alors que derrière elle, les téléphones du centre de traitement des appels de Saint-Brieuc continuent de sonner [3].

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2002.
  2. « Acte de décès n° 883 - État-civil de Clamart - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2002.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 3,8 et 3,9 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3.

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