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Pierre Aguiton

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Pierre Aguiton (1988).

Pierre Henri Clément Aguiton, né à Sourdeval le 31 décembre 1926 [1] et mort aux Cresnays le 2 juillet 2004 [2], est un homme politique de la Manche, avocat de profession.

Il préside le Conseil général de la Manche d'octobre 1988 à 1998.

Biographie

Il est le fils d'Ernest François Germain Aguiton (1899-), commerçant, et d'Yvonne Clémentine Petit (1906-1986) [3], enseignante.

Il suit des études à Caen, au lycée Malherbe de Caen (Calvados) [4] puis à la Faculté de droit et obtient un diplôme d'études supérieures d'économie politique, une licence en droit, puis passe le certificat d'aptitude à la profession d'avocat.

En février 1945, il est cité à comparaître devant la Chambre civique de l'Orne [5], pour adhésion aux Jeunesses Populaires Françaises, branche jeunesse du Parti Populaire Français (PPF) de Jacques Doriot, crée en juin 1942, et activités en faveur de ce parti. Il est ralaxé en considération qu'aux termes de la loi, étant mineur, il avait agi sans discernement. Selon le journal L'Orne combattante, il est qualifié d'« étudiant à Flers S.P.F », à l'âge de 17 ans.

Il est d'abord avocat stagiaire au barreau de Caen en 1947 [6]. Nommé juge suppléant à Rouen, il est nommé substitut du procureur de la République à Douai (Nord), puis au Havre. Il devient ensuite vice-président du tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) avant d'entrer à la cour d'appel de Paris comme conseiller puis président de chambre où il reste jusqu'en 1988. Pendant la guerre d'Algérie, il est rappelé comme procureur militaire avec le grade de commandant [6]. En 1963, il est avocat à la Cour de sûreté de l'État [4]. En 1988, il est nommé magistrat honoraire.

Pierre Aguiton se marie en premières noces, le 29 août 1950, à Juvanzé (Aube), avec Christine Daure (1926-2014) [7][8], fille du physicien Pierre Daure, recteur de l'Université de Caen, célèbre militante des droits de l'homme, qui lui donne deux enfants, Lise et Christophe (° 1953), syndicaliste et militant altermondialiste. Ils divorcent le 30 décembre 1959 [9]. Il se marie en secondes noces le 16 avril 1960 avec Francine Tribillac.

En parallèle, il s'engage politiquement dans la Manche. Il est élu conseiller général de Brécey en 1967 [10]. Il est élu conseiller régional de Basse-Normandie en 1974. Il devient maire de Brécey en mars 1977, à la suite de Paul Lemonnier, pharmacien. Bernard Tréhet lui succède en 1989 à la tête de la mairie.

Amoureux du patrimoine local, il crée en 1976 et préside l'Association culturelle de l'Avranchin (Acam) [11]. Avec son épouse, il fonde également l'association du Petit-patrimoine ainsi que celle des Amis de la poterie de Ger [11]. Soucieux d'ouvrir le sud Manche à l'art, ils organisent 28 expositions entre 1976 et 2004 au château de Vassy, à Brécey, dont ils sont propriétaires [11].

Il fréquente les milieux politiques parisiens. En 1973, il devient chef de cabinet d'Aimé Paquet, secrétaire d'État au Tourisme, chargé de mission auprès de Valéry Giscard d'Estaing, ministre des Finances, puis de Michel d'Ornano, ministre de l'Industrie, l'année suivante et conseiller juridique de Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur, entre 1974 et 1978.

Dans les années 1980, il s'impose comme l'une des figures de la droite bas-normande. Il est vice-président du Conseil régional de Basse-Normandie de 1985 à 2004. En octobre 1988, il est élu président du Conseil général de la Manche à la suite de Léon Jozeau-Marigné (1968-1988) [10]. Il obtient 32 voix contre deux à Jean-François Le Grand, qui n'était pas candidat, et trois à des candidats divers droite [12].

À côté de ces responsabilités, il s'occupe particulièrement du développement culturel, présidant notamment l'Orchestre régional, le Centre polyphonique régional, le Fonds régional d'art contemporain et le Centre régional de culture ethnologique et technique de Basse-Normandie (Crécet). Vice-président du Syndicat mixte d'équipement touristique, il est attentif au développement du tourisme dans le département [4]. La Manche lui doit aussi la création du Centre des arts du cirque La Brèche à Cherbourg-Octeville. Il est également président, de 1993 jusqu'à la date de son décès, de l'association Rivages de France [13].

Il meurt d'un cancer peu après la défaite de la droite aux régionales de 2004.

Mandats

  • Conseiller municipal de Cuves, en 1965 [4], sous le mandat de Léon Heurtaut
  • Maire de Brécey 1977-1989
  • Conseiller général de la Manche (1967-2004)
  • Président du conseil général de la Manche (1988-1998)
  • Conseiller régional de Basse-Normandie (1974-2004)
  • Vice-président du Conseil régional de Basse-Normandie (1985-2004)

Distinctions

  • Légion d'honneur : chevalier (27 mars 1975), officier (17 mars 1986)
  • Chevalier de l'Ordre national du Mérite
  • Croix de la Valeur militaire
  • Commandeur des Palmes académiques
  • Chevalier du Mérite agricole
  • Officier des Arts et des lettres
  • Médaille d'or de la Jeunesse et des sports
  • Médaille de vermeil régionale, départementale et communale

Hommages

Le collège de Brécey, une allée piétonne à Avranches et une rue de Saint-Lô portent son nom.

Un obélisque honorant sa mémoire est inauguré le 28 mai 2005 à Brécey [14].

Dans sa conférence donnée le 6 décembre 2007 à l’École des chartes sur le thème : « À quoi sert un archiviste départemental ? », Gilles Désiré dit Gosset, ancien archiviste départemental de la Manche, évoque en termes éloquents : «  Pierre Aguiton, ancien président du conseil général et homme de culture auquel on ne rendra jamais assez hommage. » [15].

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2004.
  2. « Acte de décès n° 04 - État-civil des Cresnays - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2004.
  3. Acte de naissance, numéro 591, 1906, Paris XV.
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 « Nouveau président du conseil général. Qui êtes-vous Pierre Aguiton ? », Manche Informations, n° 2, décembre 1988.
  5. L'Orne combattante du 4 février 1945 : Chambre civique, « Pierre Aguiton, 17 ans, étudiant à Flers S.P.F. ».
  6. 6,0 et 6,1 Jean-Pierre Marie, « Pierre Aguiton, le mousquetaire », Ouest-France, 8-9 octobre 1988.
  7. Acte de naissance, Sourdeval, numéro 151, 1926.
  8. Christine Daure épouse Abraham Serfaty en 1986.
  9. Mariage dissous par jugement du tribunal de grande instance de Versailles (Seine-et-Oise).
  10. 10,0 et 10,1 « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  11. 11,0 11,1 et 11,2 « Château du Logis : hommage aux Aguiton », Ouest-France, 1er-2 juin 2019.
  12. Le Monde, 9-10 octobre 1988.
  13. Rivages de France, site internet consulté le 2 juin 2019.
  14. « Un obélisque à la mémoire de Pierre Aguiton à Brécey », Ouest-France, 31 mai 2005.
  15. « À quoi sert un archiviste départemental ? », École des chartes (lire en ligne).

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