Actions

Pierre-Claude Frey de Neuville

De Wikimanche

Pierre-Claude Frey de Neuville, dit « Père Frey » né à Granville le 5 septembre 1692 [1] et mort à Rennes (Ille-et-Vilaine) en 1773 (août), est une personnalité catholique de la Manche, appartenant à l'ordre des Jésuites.

Biographie

Frère aîné de Charles Frey de Neuville, il entre avec lui le 12 septembre 1710 au noviciat des Jésuites de Paris [2] après deux année de bonnes études de philosophie. Le noviciat terminé, il professe la grammaire à Amiens (Somme) de 1712 à 1715, puis il fait à Paris une 3e année de philosophie de 1715 à 1716, enseigne à Nevers les humanités et la rhétorique de 1716 à 1718, suit les cours de théologie au collège Louis-le-Grand de 1718 à 1722, professe la philosophie à Rennes de 1722 à 1724, accomplit sa 3e année de probation à Rouen (Seine-Maritime) de 1724 à 1725, professe l'hydrographie à Caen (Calvados) de 1725 à 1728, est nommé préfet des classes à Compiègne (Somme) et à Alençon de 1728 à 1731, directeur de la Maison de retraites à Paris de 1731 à 1732, professeur de théologie au Collège Louis-le-Grand de 1732 à 1735 [2]. Le père Frey prend la direction des principales maisons de la province, il est successivement recteur d'Alençon de 1735 à 1738, d'Amiens de 1738 à 1741, du Collège Henri IV de La Flèche (Sarthe), de 1741 à 1743 [2][3] qu'il gouverne avec tant de qualité qu'il est nommé provincial de France de 1743 à 1749, supérieur de la maison professe de Paris de 1749 à 1753, consulteur de la province de 1753 à 1756, de nouveau provincial de France de 1756 à 1759, et de nouveau Supérieur de la Maison professe de 1759 à 1762 [2]. En parallèle, il prêche avec succès.

Après son second provincialat, il pense se retirer au collège de Rennes, près de sa famille, mais la suppression de son ordre donne un coup fatal à ses espérances. Il se retire alors dans sa famille pour ses dernières onze années, malgré de nombreuses infirmités, et meurt au mois d'août 1773.

Son neveu, avocat du roi au siège présidial de Rennes, a publié ses Sermons en 2 vol. in-12 (Rouen, Laurent Dumesnil, 1778). L'éditeur écrit : « Si le P. Frey n'a pas eu des succès aussi éclatants que son frère, le P. de Neuville, c'est parce qu'il n'a pas couru avec autant d'assiduité la même carrière. Il eut autant de talents, et nous pouvons dire, d'après ceux qui les voyant de plus près, furent plus à même d'apprécier le mérite de l'un et de l'autre, que pour la justesse, la solidité, l'étendue de l'esprit, pour la vivacité de la pénétration et des lumières, pour la finesse du discernement, pour la variété des connaissances, et même pour la profondeur du génie, on n'apercevait aucune différence entre les deux frères […]. Il est aisé de conclure, que ce qui nous reste de ses sermons, ne fut que le fruit des courts instants que le zèle pour le salut des âmes, bien plus que l'envie de paraître, lui fit dérober à ses autres occupations. Ainsi, si on excepte un petit nombre de ses sermons, plus travaillés et mis au net par lui-même, la plupart ne sont qu'une légère ébauche, telle que la jetait à la hâte un esprit facile et constamment nourri par les réflexions les plus solides sur la religion et sur les mœurs. Plusieurs années avant sa mort, un respectable prélat lui proposa de se charger de les faire imprimer, mais par humilité le P. Frey ne voulut pas y consentir ; il ne pensait pas qu'ils fussent dignes de paraître au grand jour ; nous avons pensé autrement, nous avons cru rendre service à la religion, à ceux qui l'enseignent, et à tout le peuple fidèle, en mettant entre les mains de tout le monde un ouvrage qui ne peut qu'instruire et édifier. »

Notes et références

  1. Naissance : « Acte de baptême » — Archives de la Manche ­— (BMS) Granvile 1692-1696 (E11) — Vue : 27/174 , et non à Vitré (Ille-et-Vilaine), comme le prétend la Biographie universelle de Michaud, qui lui donne le nom de Pierre-Charles.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Camille de Rochemonteix, Le père Antoine Lavalette à la Martinique: d'après beaucoup de documents inédits, éd; librairie Alphonse Picard et fils, 1907, pages 117-118.
  3. Édouard Frain, Tableaux généalogiques, notices et documents inédits au soutien du Mémoire où il est fait mention de plusieurs familles établies à Vitré et paroisses environnantes aux XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, éditeur Lécuyer frères (Vitré), p. 52-53 (voir en ligne).

Source

  • Jacques-Paul Migne, Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre, volume 57, J.P. Migne, 1854.

Article connexe