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Paul-Gédéon Rabec

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Paul-Gédéon Rabec, né à Cerisy-la-Salle le 21 mars 1738 et mort à Megrit (Côtes-d'Armor) le 28 février 1796 (9 ventôse an IV), est une personnalité religieuse de la Manche, martyr catholique.

Biographie

Fils de Pierre Rabec et de Catherine Cardin, Paul-Gédéon de Rabec fait ses études au collège de Sainte-Barbe à Paris, puis à la Sorbonne. Il enseigne et est ordonné diacre en 1762, puis prêtre [1].

Reçu docteur de la faculté de théologie de Paris, il est chanoine de Saint-Guillaume à Saint-Brieuc en Bretagne durant six ans, puis est nommé archidiacre et théologal de la cathédrale de Dol. Après quatre ans à ces fonctions, il devient curé d'Aaron dans le Bas-Maine le 21 janvier 1772 [1], par permutation avec Michel Des Vauxponts[2]

À Aaron, il s'endette afin d'aider la population pauvre de la paroisse ce qui le contraint à se retirer chez un oncle [2], directeur de la compagnie des Indes [1], en se démettant de son bénéfice, le 3 septembre 1782, au profit d'Etienne de Bonnechose [2].

En 1785, il s'installe dans son domaine du Val-Martel à Mégrit, dans le diocèse de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) qu'il laisse sous la Révolution pour combattre en Mayenne et dans le diocèse de Saint-Malo les tendances constitutionnelles du clergé. Il rentre dans sa paroisse de Mégrit où il remplace le curé en fuite [2].

Début 1793, il est enfermé au le couvent des sœurs de la Croix, à Saint-Brieuc (aujourd'hui Côtes-d'Armor), avec d'autres prêtres réfractaires dont l'âge et la santé ne permettent pas d'exiler. Il est ensuite transporté à Guingamp jusqu'à son retour, fin 1795, dans son domaine [2].

Le 28 février 1796, une colonne mobile de cinquante soldats envahit sa maison au petit matin, après qu'il ait célébré une messe. Les hommes emmènent le prêtre et le percent avec leurs baïonnettes à chaque pas, en lui disant « Offre encore cela à ton bon Dieu ! ». Parvenus sur la route, quatre soldats sont désignés pour fusiller sur-le-champ le prisonnier qui s'écrit « 0 mon Dieu, pardonnez-leur, et faites-moi miséricorde. » et leur dit « Vous qui devez me délivrer de la vie, procurez-moi auparavant la satisfaction de vous embrasser ; venez : je vous pardonne ma mort. » Un soldat refuse alors de tirer, et le prêtre meurt de trois balles à bout portant. Laissé à terre, le cadavre est inhumé dans le cimetière de Mégrit [2].

Bibliographie

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Guy-Toussaint-Julien Carron de La Carrière, Les confesseurs de la foi dans l'Église gallicane à la fin du XVIIIe siècle.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Paul Piolin, L'église du Mans durant la Révolution: mémoires sur la persécution religieuse à la fin du XVIIIe siècle, volume 3, Leguicheux-Gallienne, 1869.

Articles connexes