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Patrick Bernasconi

De Wikimanche

Patrick Bernasconi.

Patrick Bernasconi, né à Domjean le 16 juillet 1955, est une personnalité économique et syndicale de la Manche, chef d'entreprise de profession.

Il préside le Conseil économique, social et environnemental (Cese) depuis 2016, après avoir présidé la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) de 2005 à 2013.

Biographie

Il est le petit-fils d'un maçon émigré italien du Trentin qui se fixe en Normandie en 1920 [1]. Son second grand-père, Auguste Voisin, a créé en 1933 à Domjean, une entreprise de construction de pavillons. Le fils du maçon italien, Luigi Bernasconi, épouse la fille du petit entrepreneur manchois et reprend l'affaire en l'orientant vers les travaux publics, les réseaux, la voirie, les terrassements et les canalisations[1].

Patrick Bernasconi fait ses études à l'Institut Saint-Lô à Agneaux, puis à l'institution Sainte-Marie à Caen (Calvados) et à l'École spéciale des travaux publics à Paris (ESTP) [1].

Revenu en Normandie, il prend les rênes de l'entreprise de bâtiment familiale en 1985 [2]. Il la spécialise dans les canalisations [1] et la restructure en 1993 en licenciant la moitié des effectifs [3]. Le groupe Bernasconi TP, composé de l'entreprise manchoise et d'un établissement guadeloupéen, développe un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros et emploie 150 personnes [2]. Une troisième PME de travaux publics qu'il possède porte l'ensemble de ses entreprises à 40 millions d’euros de chiffres d’affaires et 200 salariés [3].

« Politique plus [que] business man », il s'engage dans les syndicats professionnels [4]. Entré au Syndicat national des canalisateurs de France en 1993 [3], il le préside de 1996 à 2004. Il a longtemps œuvré au sein de Manche Expansion.

En mars 2005, il est élu président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) [2], renforçant le recours à l’apprentissage dans ce secteur. Il gagne là ses galons de « fin négociateur » [5]. Il est, avec cette fédération, l'un des premiers soutiens de Laurence Parisot quand elle se présente à la tête du MEDEF (Mouvement des entreprises de France) en 2005. Il devient membre du bureau exécutif du Medef et numéro deux de la nouvelle présidente durant sept ans [3]. À ce titre, il négocie la représentativité syndicale en 2008, les conventions Unédic de 2008 et 2011 [3] et la réforme du marché du travail en 2012-2013, dit « Accord de compétitivité et de sécurisation de l’emploi » [2].

En 2013, il se présente pour succéder à Laurence Parisot à la tête du Medef [5]. Prônant des réformes par le dialogue social, il est battu par Pierre Gattaz, partisan d'un syndicalisme offensif [3]. Il devient début juillet vice-président du Medef en perdant sa place dans les négociations sociales au profit de Jean-François Pilliard (UIMM) et recevant la délégation des mandats, des branches et des territoires, en devant gérer notamment le complexe rapprochement du syndicat patronal de ses antennes locales [4]. Il quitte en septembre la tête de la FNTP [6], après trois mandats [5].

Après avoir démissionné de ses mandats au Medef le 26 novembre 2015, il est élu, le 1er décembre suivant, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) [7] en souhaitant que le conseil soit sollicité sur des sujets plus prospectifs et que ses avis soient plus « offensifs » [4].

« Négociateur né », il est parfois présenté comme « loyal » et « respectueux » et ouvert aux autres [8].

Passionné par les sports mécaniques, il participe plusieurs fois aux 24 heures du Mans de kart à la fin des années 1990, avec une excellente sixième place [8]. Avec son coéquipier Jacky Foulatier, il fonde aussi le mensuel Kart Mag [8].

Distinctions

  • Chevalier de la Légion d'honneur en (2006), commandeur en 2020
  • Chevalier de l'Ordre national du mérite (2001) [2].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Xavier Oriot, « Patrick Bernasconi, de Domjean au patronat à Paris », Ouest-France, 2-3 février 2013.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 « Patrick Bernasconi, un Normand, pourrait prendre la tête du Medef », La Manche libre, 26 janvier 2013.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 Nathalie Birchem, « Patrick Bernasconi, le diplomate du patronat », La Croix, 27 mai 2013 (lire en ligne).
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Anne-Sophie Bellaiche, « Qui est Patrick Bernasconi, le nouveau président du Cese », L'Usine nouvelle, 1er décembre 2015 (lire en ligne).
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Anne-Sophie Mercier, « Patrick Bernasconi : gilets jaunes de sauvetage », Le Canard enchaîné, 8 mai 2019.
  6. « Bruno Cavagné succède à Patrick Bernasconi à la tête de la FNTP », AFP, 19 septembre 2013.
  7. Éven Vallérie, « Patrick Bernasconi, président du CESE », Ouest-France, 2 décembre 2015.
  8. 8,0 8,1 et 8,2 Marc Mahuzier, « Patrick Bernasconi, le négociateur loyal », Ouest-France, 20 janvier 2016.

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