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Occupation allemande du Mont-Saint-Michel (1940-1944)

De Wikimanche

Le maréchal von Rundstedt dans la rue principale, dans les dernières semaines d'occupation.

Occupation allemande du Mont-Saint-Michel entre 1940 et 1944.

Le Mont-Saint-Michel voit arriver les premiers soldats allemands le 20 juin 1940 [1]. Il s'agit de trois officiers venus en automobile qui effectuent quelques achats puis s'en vont [1]. Le lendemain, ce sont trois médecins qui se présentent pour visiter l'abbaye [1].

Les choses sérieuses commencent quelques jours après avec l'arrivée d'une équipe de radio, qui installe en haut de l'abbaye, dans la flèche même, un poste de repérage d'avions [1]. L'installation est reliée par câble à une voiture stationnée devant l'hôtel de la Mère Poulard, réquisitionné [1]. Quelques semaines après, le poste est déménagé sur la plate-forme ouest, dans un baraquement [1]. Cinq hommes, des Autrichiens, sont affectés à cette surveillance [1].

Le Mont-Saint-Michel n'a qu'un faible intérêt stratégique. De plus, en juin 1940, la commission d'armistice allemande a accepté de préserver les monuments historiques [1]. Pour toutes ces raisons, le Mont devient vite, compte tenu de son prestige international, un site touristique très prisé de l'armée allemande, de ses officiers, mais aussi des soldats de rang. En huit mois, 70 000 Allemands viennent découvrir la « Merveille » et s'acquittent du droit d'entrée fixé à 5 F par personne [1]. Le succès est croissant au fil du temps. La vie du Mont va ainsi au rythme de ces visites quasi quotidiennes. À la fin de la guerre, pas moins de 325 000 militaires allemands sont recensés par le gardien-chef ; les visiteurs français ne se comptent, eux, qu'un millier chaque année [1].

À l'approche de la libération, le Mont-Saint-Michel devient « la planche de salut du naufragé » [1]. Des hordes de soldats allemands s'y replient, chassés par la « violente pression américaine » [1]. « Un matin, on en voyait arriver plusieurs centaines qui échouèrent, épaves lamentables, après la porte de l'Arrivée, couchés pêle-mêle tout au long de l'étroite rue qui mène à l'abbaye » [1].

La libération du Mont intervient à la fin du mois de juillet 1944, sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré.

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 et 1,12 Henri Rebuffé, « La vie au Mont-Saint-Michel pendant l'occupation allemande », in Henri Voisin, Le Mont-Saint-Michel, Impr. H. Rebuffé, Fougères, sd, p. 69-78.

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