Marité
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Le Marité est un trois-mâts goélette de la Manche.
C'est le dernier terre-neuvier français, aujourd'hui propriété d'un Groupement d'intérêt public réunissant plusieurs collectivités normandes. Le Conseil général de la Manche assure 80 % du financement [1].
Son port d'attache est Granville. Son capitaine est Matthieu Alluin.
Histoire
Portant le diminutif de Marie-Thérèse Le Borgne, fille de l'armateur Charles Le Borgne, et marraine du bateau, le Marité, béni le 24 juin 1923 à Fécamp (Seine-Maritime), est le dernier grand morutier français. Construit en chêne, il fait 47 mètres de long, 8 de large et 450 tonnes. Il possède treize voiles et trois mâts de 20 mètres, pesant chacun une tonne, surmontés d'un mât culminant à 11 mètres.
Construit en 1921 à Fécamp (Seine-Maritime) [2][3], il part pour sa première campagne de pêche à Terre-Neuve le 11 mars 1924 [4]. Après cinq belles campagnes, il est mis en vente en 1929 [4]. Acheté par le Danois Arnold Peter Møller, il est dédié au cabotage entre les îles Féroé et le Danemark à partir de 1930. Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1940, il est réquisitionné par les Alliés et sert aux transports de marchandises vers l'Angleterre [4]. Regréé, il est doté d'une cheminée en 1950.
Retrouvé abandonné dans un port des îles Féroé, il est racheté en 1978 par deux Suèdois, Staffan Lyrestram et Rickard Engberg, qui consacrent huit années de travaux à Stockholm pour qu'il retrouve ses trois mâts [4]. En 1992, il remporte la course des grands voiliers.
Emmené par Gérard d'Aboville et Jacques Chauveau, un groupement d'intérêt public (GIP) est constitué en 2004 pour le racheter, regroupant les villes de Rouen et Fécamp (Seine-Maritime), le conseil général de la Manche, le département de l'Eure et la communauté d'agglomération Seine-Eure, associés à l'association « Pour le retour du Marité en Normandie » et à la Fondation du patrimoine maritime et fluvial.
Durant la saison télévisuelle 2004-2005, le Marité est le plateau de l'émission Thalassa diffusée chaque vendredi soir, en direct, au fil de vingt-sept étapes dans des ports français [5].
En 2009 les villes de Granville et de Saint-Vaast-la-Hougue entrent dans le GIP alors que le département de l'Eure et la ville de Rouen le quittent, suivis de la ville de Fécamp en 2010.
Rénovation
En janvier 2006, le Marité, lourdement endommagé, entre en cale sèche, dans la forme de l'Épi à Cherbourg, pour y être rénové. Il y reste jusqu'en avril 2009. 4 000 personnes visitent le bateau chaque été. Ces travaux comprennent : - le changement complet du bordage, des pré-ceintes et du pavois - le changement de 90 % des éléments de membrures, des ceintures intérieures de bouchains - la restauration complète de l'aménagement intérieur - la refonte des équipements électriques et mécaniques - le remplacement de l'étambot et de l'étrave. Les travaux sont effectués par les charpentiers de marine du chantier Bernard, de Saint-Vaast-la-Hougue.
Le Marité arrive début mai 2009 à Saint-Vaast-la-Hougue, où les travaux se poursuivent au Chantier naval Bernard. Il reçoit son troisième mât le 26 janvier 2011 [6].
Le 1er avril 2011 le Marité, qui est échoué posé sur sa quille depuis mars 2011 sur la cale face au chantier Bernard, retrouve son hélice rénovée.
Le Marité rejoint Granville, son port d'attache, à la fin des travaux, le 14 mai 2011 [6]. Il est amarré au quai d'Orléans [6].
Le 31 janvier 2012 est posé le bout-dehors, fixé à la proue du navire, mât horizontal de 11 mètres de long pour un poids de 500 kg.
Le 21 mars suivant, on met en place des claires-voies sur le pont, et la sculpture de proue confectionnée dans un entrelacs doré, sculpté en chêne, est dévoilée.
Le 4 avril voit la pose des mâts de hune et de la flèche, soit 900 kg de mélèze, au sommet du mât de misaine, à l’avant du bateau.
Le 13 avril, le Marité accueille sur son pont sa timonerie avant. La pièce en iroko et contreplaqué multiplis marine pèse plus d’une tonne.
La rénovation du Marité est achevée : elle a coûté 7 millions d'euros.
Bénédiction
Le samedi 30 juin 2012, le bateau est béni par Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Coutances, en présence de Jacques Gamblin, parrain du Marité [7].
Exploitation
Son exploitation commerciale commence à l'été 2012.
- Excursion à la demi-journée (3 heures) : navigation dans la baie du Mont Saint-Michel.
- Excursion à la journée (environ 10 heures) : navigation et visite de l'archipel de Chausey.
En 2022, Le Marité a accueilli environ 3 800 passagers à son bord [8].
Les 24 et 25 juin, Granville et le département organisent une fête pour les cent ans de sa première bénédiction [8], en présence de Bernard Briand, président du conseil territorial de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Staffan Lyrestam et Richard Engberg, ses anciens propriétaires suédois [9].
Le programme de navigation de la saison 2024 est annulée après la découverte d'un champignon s'attaquant certaines parties de la charpente du bateau[10].
Caractéristiques
- Trois-mâts goélette
- Longueur hors tout : 47 mètres
- Largeur 8 mètres
- Flottaison : 32 mètres au pont
- Tirant d'eau : 4,20 mètres
- Voilure : 13 voiles (650 m²)
- Moteur : 460 CV
- 6 membres d'équipage
- Capacité
- 22 couchettes
- À quai : 100 personnes
- Carré : 40 personnes
Bibliographie
- Frédéric Martinez, Le Marité - Un siècle toutes voiles dehors, éd. 2,3 Choses ..., 2023, 132 pages.
Notes et références
- ↑ Thierry Dubillot, « Le Marité se pomponne avant la saison », Dimanche Ouest-France, 3 mars 2013.
- ↑ Dossier de presse des 100 ans du Marité (lire en ligne).
- ↑ « Une sixième vie pour le Marité ? », 5050 TV, 2008 (voir en ligne).
- ↑ 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Marie Carof-Gadel, « Cent ans et mille vies pour le “Marité” à Granville », Ouest-France, 22 juin 2023.
- ↑ « Le Marité, bateau de l'émission Thalassa », Dailymotion, reportage Maritima, février 2005 (voir en ligne).
- ↑ 6,0 6,1 et 6,2 Tangi Loisel, « Le Marité trouve enfin sa place à Granville », Ouest-France, 24 février 2011.
- ↑ « Journée de fête pour le terre-neuvier Marité », Dimanche Ouest-France, 1er juillet 2012.
- ↑ 8,0 et 8,1 Dossier de presse pour les 100 ans du Marité .
- ↑ « Le Marité a réuni les deux côtés de l'Atlantique », Ouest-France, 26 juin 2023.
- ↑ Marie Carof-Gardel, « Infesté par un champignon, le Marité en cale sèche », Ouest-France, 28 février 2024.