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Marcel Chardin

De Wikimanche

Marcel Chardin.

Marcel Émile Chardin, né à Paris le 25 août 1910 [1] et mort à Cherbourg le 27 juillet 1932, est une personnalité de la Manche.

Victime de son dévouement

Ce jeune Cherbourgeois de 21 ans, employé de commerce à la Maison des Abeilles, quai de Caligny, vient de terminer son service militaire au 5e régiment d’infanterie de Courbevoie, trois mois plus tôt, et vit avec sa mère et sa sœur rue des Moulins. Son père est « Mort pour la France » en 1915 lors de la Première Guerre mondiale.

Le 27 juillet 1932, vers 18 heures, Marcel Chardin, après avoir traversé la plage Napoléon, se rend sur la petite jetée pour lire son journal en attendant l'heure de la soupe. À côté, trois jeunes copains de l’École pratique âgés de quinze ans, Georges David, Georges Jean et Jean Hersent, en se baignant, perdent pied. Ils ne savent pas nager. Si Jean Hersent parvient à rejoindre seul le rivage, les deux autres coulent.

Le buste de Marcel Chardin à l'entrée du stade Maurice-Postaire.

Témoin du drame, Marcel Chardin court vers la petite jetée et se jette à l’eau pour porter secours. Il parvient à ramener Georges David et retourne dans l’eau à la recherche de Georges Jean qu’il ne parviendra pas à remonter, mais pire encore, il coulera lui-même et, tous deux seront emportés par le courant. Leurs corps ne seront retrouvés qu’à la tombée de la nuit [2].

Ses obsèques sont célébrées le 30 juillet 1932 en la basilique Sainte-Trinité.

Émus, les Cherbourgeois décident glorifier l'acte héroïque de Marcel Chardin. « Un comité recueillit en peu de temps 20 000 francs et décida d'élever à Chardin, tout près de la plage où sa bravoure lui fit trouver la mort, un monument dont l'exécution fut confiée tout naturellement au bon statuaire cherbourgeois Marcel Jacques » [3]. Le buste en bronze repose sur un socle taillé par Émile Lefebvre dans du granit rose de Fermanville avec l’inscription en lettres dorées « À Marcel Chardin victime de son dévouement 27-7-1932 ».

Le buste est inauguré le dimanche 24 juin 1934, place Napoléon, devant l'aviation maritime, entre la rue de l'Onglet et la mer [4]. Dans son discours, M. Guyomard, inspecteur primaire et président du comité Chardin, estime que « [ce dernier] restera pour nous le pur symbole du sacrifice total » [2]. M. Guyomard annonce que chaque année des récompenses seront attribuées aux émules de Marcel Chardin [5].

Ce buste a aussi sa propre histoire, raconte Paul Ingouf-Knocker : pendant l’ Occupation, il échappe au four des fondeurs allemands en étant caché, jusqu’à la Libération, par les employés de la Ville de Cherbourg.

Notes et références

  1. Né dans le 15e arrondissement.
  2. 2,0 et 2,1 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4.
  3. « Pour commémorer un acte héroïque, on inaugure dimanche le monument à Marcel Chardin », L'Ouest-Éclair, 22 juin 1934.
  4. Frédéric Patard et Gérard Léonard, Guide du Promeneur - Cherbourg Octeville, éd. Isoète, 2007.
  5. « Un émouvant hommage à un héroïque sauveteur cherbourgeois », L'Ouest-Éclair, 25 juin 1934.

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