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Louis XI et la Manche

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Louis XI

Louis XI, dit le Prudent, né à Bourges (Cher) le 3 juillet 1423, mort au château de Plessis-lez-Tours (Indre-et-Loire) le 30 août 1483, est roi de France entre 1461 à 1483.

1464 : Privilèges aux habitants de Cherbourg

Suite à la reddition des Anglais de Cherbourg en août 1450, Louis XI exempte les habitants de Cherbourg d'impôts, en raison de leur souffrances et contre le dépeuplement de la place forte, par une charte du 6 février 1464 signée à Rassily.

voir Charte de Louis XI accordant des privilèges aux habitants de Cherbourg (1464)

1465 : Valognes

En 1465, il donne le domaine royal de Valognes pour dot à sa fille illégitime Jeanne lors de son mariage avec Louis de Bourbon-Roussillon.

1469 : Fondateur de l’Ordre des chevaliers de Saint-Michel

Louis XI préside le chapitre de Saint-Michel, par Jean Fouquet (1470)

De tous les rois de France et présidents de la République, c’est sans doute de Louis XI que le Mont-Saint-Michel a reçu le plus de soutiens actifs [1].

Auteur de plusieurs pèlerinages (1462-1466, 1470-1472, 1473-1474), Louis XI voue à l’archange saint Michel et à son sanctuaire une dévotion toute spéciale. Il institue, le 1er août 1469, en l’honneur de « Monseigneur Saint-Michel l’Archange », l’ordre de la chevalerie militaire de Saint-Michel, longtemps considéré comme le plus noble du royaume de France en l’honneur des défenseurs du Mont que les Anglais ne purent jamais prendre [1].

Le texte de la charte de fondation se termine ainsi : « … et afin que tous bons et nobles courages soient excités et plus particulièrement unis à toutes vertueuses œuvres, le 1er août de l’an 1469 avons créé, institué et ordonné et par ces présentes, créons, instituons et ordonnons un ordre de fraternité ou aimable compagnie de certain nombre de chevaliers, jusqu’à trente-six, lequel nous voulons être nommé l’ordre de Saint-Michel » [1].

Le premier chapitre du nouvel ordre est tenu à l'abbaye du Mont-Saint-Michel dans la salle appelée depuis salle des Chevaliers. Louis d’Estouteville, le plus brillant des résistants aux Anglais, est un des trente-six premiers chevaliers, et ce n’était que justice [1].

Chaque chevalier reçoit du roi un collier d’or, orné de coquilles d’argent, auquel pend un médaillon représentant cette devise : « Immensi Tremor Océani » (terreur de l’immense océan). C’était depuis des siècles la devise du Mont. Louis XIV porte le nombre des chevaliers à 100 en 1665 mais l’ordre disparaît en 1830 avec Louis XVIII. Cette fondation permet à tout le moins une autre perception de Louis XI que le promoteur des cages de fer [1].

1470 : Deuxième pèlerinage au Mont

En août 1470, Louis XI vient au Mont Saint Michel afin de s'acquitter d'un vœu fait pour la naissance de son fils, le futur Charles VIII [2].

Venu du Mans (Sarthe), et après une nuit passée à Domfront (Orne), il traverse Saint-Georges, Barenton et Milly, et atteint le 27 à 3 h de l'après-midi une auberge à Paindavaine. Il rejoint son confesseur et aumônier, Jean Boucard, à Avranches. Le lendemain, il traverse la baie par Genêts, village à la sortie duquel les lévriers du roi égorgent plusieurs moutons et une demi douzaine d'oies [2].

Reçu comme pèlerin, sans l'étiquette due à un souverain, les registres des moines ne conservent aucune trace de cette visite. Il visite la construction du chœur, débutée vingt ans plus tôt, et grimpe en haut du clocher. Descendu sous le parvis, il inspecte les substructions de la plateforme occidentale et de la chapelle, ainsi qu'aux fondations de l'église. Il visite ensuite les prisons, libérant « une povre femme tenans ostaige pour son mari ». Il confirme plusieurs privilèges aux moines. Il se rend probablement sur Tombelaine aux côtés du capitaine Ymbert de Baternay, commandant de la place. Le monarque prie devant Notre-Dame-de-la-Gisante dans la chapelle du prieuré et regagne Avranches. Il y séjourne jusqu'au dernier jour du mois d'août, qu'il passe à Granville avant de coucher au château de Chanteloup de Jean d'Estouteville [2].

Il évite Coutances, coupable d'avoir accueilli les troupes du duc François de Bretagne, et passe par Notre-Dame-de-Cenilly, dont il aumône l'église Notre-Dame-de-Piété pour rejoindre le manoir de Vaucelle de Jean Boucard où il séjourne deux jours. Il se recueille ensuite à Notre-Dame-de-la-Délivrande (Calvados) et rentre au château d'Amboise le 25 septembre [2].

À Saint-Lô

Lors de la guerre du Bien public (1465), Saint-Lô, assiégé par les Bretons, est la seule ville de Basse-Normandie à rester fidèle à la couronne, notamment grâce à une femme dont l'histoire n'a pas conservé le nom, qui donne l'alarme, mobilise les bourgeois, prend les armes et repousse les Bretons.

Cette fidélité est récompensé par le Roi, qui accorde l'usage des fleurs de lys sur le de blason la cité, donne vingt écus d'or à l'héroïne, et fait de l'église paroissiale « une fondation pieuse », offrant selon la tradition orale un vitrail.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, éd. Eurocibles, Marigny.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Étienne Dupont, Les prisons du Mont-Saint-Michel, 1425-1864, 1913.