Actions

Louis Adrian

De Wikimanche

Louis Adrian.
Tombe du général Adrian à Genêts.

Louis, Auguste, Adrian, né à Metz (Moselle) le 29 août 1859 et mort à Paris le 8 août 1933, est une personnalité militaire de la Manche.

Louis Adrian fait partie de ces Manchois d'adoption qui honorent la mémoire de notre département avec lequel il avait de solides attaches familiales. Au sortir de Polytechnique, c’est d’ailleurs dans la Manche qu’il eut sa première affectation en tant qu’officier du Génie.

Biographie

Pour rester française, sa famille quitte Metz après la signature du traité de Francfort 1871 [1]. Elle s'établit à Saint-Omer (Pas-de-Calais), puis à Bourges (Cher) et à Tours (Indre-et-Loire) [1]. En 1878, Louis Auguste réussit le Concours général et il est admis à Polytechnique [1].

Engagé dans l'armée, il choisit le génie puis l'intendance [1]. En 1885, il est muté à la chefferie de Cherbourg pour travailler au programme d'édification des nouvelles casernes de la Manche, ainsi qu'aux ouvrages de défense des côtes. C'est là qu'il fait la connaissance de la famille Pigeon, originaire de l'Avranchin [1].

C’est à Granville, en 1889, qu’il épouse Marguerite Pigeon, nièce du chanoine Émile Pigeon, qui célèbre la messe [2].

Il fait ensuite partie du corps expéditionnaire de Madagascar, où il commence à s’intéresser aux questions de subsistances, menant des recherches en vue d’améliorer l’ordinaire du soldat [2].

Il reçoit la croix d'officier de la Légion d'honneur en 1912.

Retraité de l'armée le 31 juillet 1910, il demande à reprendre du service à la déclaration de guerre. Il est alors chargé de l'intendance. Il a l'idée de fournir aux soldats des peaux de moutons pour les aider à supporter les températures hivernales.

En 1915, il crée la baraque démontable, à laquelle l'armée trouve bien des usages [1], et invente encore des épaulières, des lunettes pare-éclats, des bottes de tranchée, une cuirasse, etc. Il aménage également les ambulances motorisées qui font la navette entre le front et l'arrière.

Sa grande œuvre reste l’invention d’une « calotte » métallique inspirée de la « guignotte » des archers du XVIe siècle [2] ; ce casque « modèle 1915 » est mis au point avec le chef d'atelier des usines Japy à Beaucourt (Territoire-de-Belfort) [3]. Elle devient le célèbre « casque du Poilu », le « casque Adrian », qui reçoit son baptême du feu le 25 septembre 1915 au cours de l’offensive de Champagne [2]. Les premiers à le porter sont des tirailleurs sénégalais. « Notre casque a reçu le baptême du feu, écrit-il en août 1915. Il est prouvé qu'il préserve dans une proportion très considérable les troupiers qui en sont pourvus. » [1].

Avant l'invention de Louis Adrian, les soldats ne portaient, sous leur képi, qu'une simple cervelière, une coiffe en fer très peu efficace. À la fin de 1914, 77 % des blessés le sont à la tête et 80 % décèdent, rappelle Roland Stransky, président de la Légion d'honneur de la Manche [4]. L'utilisation du casque Adrian fait tomber à 22 % les blessures à la tête [4].

Pendant la Première Guerre mondiale, dix millions de casques sont fabriqués. Et 22 millions au total, dont deux millions livrés à nos alliés [4]. En France, son casque reste utilisé par les sapeurs-pompiers jusqu'aux années 1970 [4].

Casque Adrian

Intendant général en 1917, Louis Auguste Adrian est versé dans le cadre de réserve en 1921. Il se retire dans sa maison familiale de Genêts, qu’il avait aménagée au fil des ans… et des permissions. Il meurt en 1933 à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris [1]. Après la cérémonie, sa dépouille est transportée à Genêts, où il est enterré [1].

Son tombeau porte une reproduction en granit du casque qui l'a rendu célèbre [3].

Distinction

Le 16 juin 1920, il est promu grand officier de la Légion d'honneur [5]

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 et 1,8 « Louis-Auguste Adrian : l'inventeur du casque des Poilus », Dimanche Ouest-France, 13 novembre 2011.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, éd. Eurocibles.
  3. 3,0 et 3,1 Est Magazine, 6 juillet 2014.
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Jean-René Rivoal, « Le casque Adrian, meilleur allié des Poilus », Ouest-France, 6 novembre 2015.
  5. « Fiche personnelle », Base Léonore (lire en ligne).

Liens externes