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Ligne ferroviaire Paris-Granville

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Le tracé de Granville à Paris.

La ligne Paris-Granville est une liaison ferroviaire directe entre Paris et le sud de la Manche.

Longue de 327 kilomètres, elle permet de desservir des régions rurales de la Basse-Normandie et de l'Eure-et-Loir. Son départ s'effectue de la gare Montparnasse 3-Vaugirard à Paris. Elle dessert 12 gares, dont 9 en Basse-Normandie ; les principales étant : L'Aigle, Argentan, Flers, Vire, Villedieu-les-Poêles, Folligny et Granville , celle de Saint-Planchers étant désaffectée.

Histoire

Elle est ouverte le 15 juin 1864 mais elle n'atteint Granville que le 3 juillet 1870 [1], après construction du viaduc du Guibel.

À la création de la ligne, les trains roulent à 37 km/h [2]. Il faut neuf heures pour relier Paris à Granville : « Partant de Paris à 9 h du soir par le train direct, vous débarquez à 6 h du matin au bord de la mer, si vous avez pris votre billet pour Granville » [3]. La ligne attire néanmoins 700 voyageurs en moyenne par jour, des Parisiens pour l'essentiel, venus pour découvrir la mer [2].

De 1876 à 1935, elle est prolongée par une bifurcation d'environ un kilomètre qui traverse Granville pour rejoindre le port jusqu'au quai Pléville et sa gare de Granville-port, desservant au passage les usines Dior [4].

Quelques aménagements sont réalisés dans les années 1990 : la ligne est électrifiée dans sa partie parisienne et le tronçon Argentan-Granville ramené à voie unique pour des questions budgétaires. Ce sont des trains Corail Intercités qui effectuent les liaisons entre la capitale et le Sud-Manche.

Les stratégies de développement de la SNCF étant largement portées sur les grandes métropoles et l'étranger, l'avenir de la ligne Paris-Granville est en suspens. Plusieurs associations se mobilisent pour sauvegarder cette ligne qui, malgré la pauvreté de son équipement et la longueur du trajet (3 h 15), peut se targuer d'avoir un trafic voyageurs en forte croissance.

Rame Régiolis en gare de Montparnasse.

Le 18 décembre 2013, le train nouvelle génération Régiolis est présenté officiellement en gare de Granville [5]. Il est en test au cours du premier semestre 2014 [5]. La première rame est mise en service le 19 juin 2014 [6]. La Région Basse-Normandie participe pour 150 millions d'euros à l'achat des 15 rames [5], qui vont remplacer une à une, d'ici à fin 2015, les anciens trains X 72 500 [6]. À cette somme s'ajoutent 260 000  pour la remise aux normes des gares, entièrement financée par Réseau ferré de France (RFF) [6]. Les rames ont une capacité de 326 places [6].

Le 23 janvier 2014, à Caen (Calvados), le ministre des Transports Frédéric Cuvillier signe une convention avec le Conseil régional de Basse-Normandie selon laquelle l'État s'engage à prendre à sa charge le déficit de la ligne jusqu'en 2030 » [7].

À partir de l'automne 2017, un train laveur et des trains brosseurs sont mis en service sur cette ligne. Ils nettoient les feuilles mortes accumulées sur les voies et causes de retards fréquents [8].

À partir du 6 avril 2021, une expérimentation de trois mois est lancée pour faire rouler les trains au B100, un carburant 100 % végétal provenant du colza [9]. Au bout d'un an et de 4 millions de kilomètres parcourus, les promoteurs estiment que 11 000 tonnes de CO2 ont été ainsi économisées [10].

En 2023, seuls les tronçons entre Briouze et Flers, entre Viessoix et Vire et entre Folligny et Granville sont en double voie, soit seulement 45 km sur 130 [11]. Une « régénération » de l'ensemble de la ligne est à l'étude, mais le coût en est estimé à 500 millions d'euros, que la région trouve exorbitant [11].

Accidents

L'accident de 1895.

La ligne est également connue pour un des accidents les plus impressionnants de l'histoire ferroviaire. Le 22 octobre 1895, à son arrivée en gare Montparnasse, le train ne s'arrête pas, percute les fondations du bâtiment, le perfore et s'en vient tomber dans la rue, tuant une personne.

Lire l'article détaillé Accident du Granville-Paris à Paris (1895)

Le 9 janvier 1937, l'autorail venant de Granville déraille près de Vire (Calvados) après avoir heurté un poteau placé en travers de la voie [12]. Aucun blessé parmi la quinzaine de passagers.

Bibliographie

  • Jean-Marie Vannier, Paris-Granville 150 ans d'histoire, éd. Eurocibles, 2005

Notes et références

  1. « Aussi rapide que sous Napoléon III », Marianne, n° 856-14-20 septembre 2013.
  2. 2,0 et 2,1 Clémentine Le Ridée, « La ligne Paris-Granville, 150 d'histoire », Ouest-France, 22-23 août 2020.
  3. Le Cicerone granvillais, cité par Edmond Thin, « Granville et son littoral », La Manche au passé et au présent, Manche-Tourisme, 1984.
  4. « Quand le train traversait Granville », Transportrail, site internet consulté le 22 août 2020.(lire en ligne).
  5. 5,0 5,1 et 5,2 « Granville : le Régiolis est en chemin », Reflets, n° 93, décembre 2013-janvier-février 2014.
  6. 6,0 6,1 6,2 et 6,3 « Régiolis : montez à bord », Reflets, n° 95, juillet-août, septembre 2014.
  7. Xavier Oriot, « Train Paris-Granville : l'État couvrira le déficit », Ouest-France, 24 janvier 2014.
  8. Marion Auvray, « Là où le train laveur passe, les feuilles trépassent », Ouest-France, 9 novembre 2018.
  9. Nathalie Jourdan, « Le train du Mont-Saint-Michel va carburer au colza », La Tribune, site internet, 23 mars 2021.
  10. Dylan Dupray, « Paris-Granville au colza : premier bilan », Ouest-France, 18 janvier 2023.
  11. 11,0 et 11,1 « L'avenir de la ligne Paris-Granville inquiète »», Ouest-France, 23-24 décembre 2023.
  12. L'Ouest-Éclair, 11 janvier 1937.

Liens internes

Liens externes