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Laitière normande

De Wikimanche

La laitière normande d'Arthur Le Duc à Saint-Lô, au début du XXè siècle.
Square des Beaux-Regards.
La Laitière normande, copie de Louis Derbré

La Laitière normande était, à l'origine, une sculpture d'Arthur Le Duc (1848-1918). La reproduction actuelle de Louis Derbré est visible place de l’Hôtel-de-Ville à Saint-Lô.

Histoire

La célèbre statue en bronze d’Arthur Le Duc est réalisée en 1887 [1], installée à Saint-Lô, place des Beaux-Regards, devant l'église Notre-Dame, comme en témoignent de nombreuses cartes postales anciennes.

Après la Première Guerre mondiale, en 1921, on la déplace sur un piédestal dans le square des Beaux-Regards, pour laisser place au Poilu victorieux [1].

Le 8 février 1942, elle est déboulonnée par les Allemands pour être fondue : ils en feront des canons [1].

En 1984, André Leplanquais, commerçant à Saint-Lô, lance une souscription qui permettra au sculpteur mayennais Louis Derbré d'en faire une copie. Elle est installée le 18 mai 1986 [1] place de l'Hôtel-de-ville (aujourd'hui place du Général-de-Gaulle) sur ses socle rond et bassin en granit d'origine [1].

En 2024, après toilettage, elle intègre le square des Beaux-Regards [2].

Son inspiratrice n’est pas celle qu’on croit…

L’origine du modèle n’est pas aussi limpide que la couleur de l’or blanc, symbole par excellence de la richesse de sa laitière, qu’elle transporte dans sa « canne »…

En effet, on attribue fréquemment à une certaine « Dame Jeanne » de Bérigny, le rôle d’inspiratrice et de modèle de la « laitière » de Le Duc [3].

En fait, selon Marc Daré, petit-cousin d’Arthur Le Duc, qui a occupé sa retraite à perpétuer la mémoire de son célèbre parent, Arthur Le Duc passait souvent son temps à Torigni-sur-Vire, chez son grand-père, Joachim, et à Fourneaux, chez son grand-oncle Romain Le Duc, propriétaire foncier de terres et fermes, notamment à Beuvrigny [3]

C’est ainsi que dans la famille Le Duc, on a toujours entendu parler de la « Laitière de Beuvrigny », où résidaient également des Jeanne, d’où la confusion très plausible entre Beuvrigny et Bérigny. Il faut dire que les documents officiels (catalogues, biographies, etc…) n’ont jamais facilité la recherche de la vérité puisqu’elle fut d’abord nommée en 1887, la « Laitière d’Isigny » (dans le Calvados, où Arthur Le Duc sera, un temps conseiller général), puis, après une colère du sculpteur dont il avait le secret, la « Laitière Normande » [3].

Profitons de ce portrait très particulier pour indiquer que sur un plan purement artistique, cette statue en bronze présentée en 1904 au salon des artistes français à Paris, achetée par l’État et redonnée aussitôt à la ville de Saint-Lô, est la seule à avoir été réalisée dans ce style que l’on qualifiera de réaliste [3]. Le sculpteur manchois reviendra aussitôt au style figuratif qui fait sa renommée [3].

Pour la nouvelle statue, une association présidée par le commerçant saint-lois André Leplanquais est à l’origine de la souscription qui permit le financement de la reproduction de Louis Derbré.

Toutefois, l’important ne reste-t-il pas que nous possédions toujours « le lait, l’argent du lait et la… laitière » [3] !

Situation

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Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Élèves du Collège Pasteur, « La laitière normande », Regard architectural, 2017 (lire en ligne).
  2. « La Laitière normande va déménager », Ouest-France, 28 mars 2024.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, ISBN 2914541171.

Lien interne