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Laiterie de Tribehou

De Wikimanche

L'usine principale.

La laiterie de Tribehou est une ancienne entreprise de la Manche située à Tribehou.

D'abord indépendante, elle rejoint ensuite le groupe des Maîtres laitiers du Cotentin.

Histoire

Ancienne plaque publicitaire
sur la laiterie.

Le 13 octobre 1912, M. Forest organise une réunion auprès des agriculteurs afin de constituer une coopérative agricole. Un conseil d'administration provisoire est élu avec Pierre Damecour, en tant que président, Constant Harrache, Désiré Damecour et Pierre Lecerf, secrétaire-trésorier, et cinq administrateurs. Ce conseil d'administration a pour but de créer la société coopérative et de construire la future usine. Elle suit la droite lignée des premières fondations telles que Benoistville, Gréville-Hague, Chef-du-Pont, Tocqueville, Périers, Ducey, Sottevast et Saint-Malo-de-la-Lande (ces deux dernières seront absorbées rapidement par des industriels) : elle se situe sur une zone réduite (communes de Tribehou, Graignes, Le Mesnil-Angot, Le Hommet-d'Arthenay, Remilly-sur-Lozon, Les Champs-de-Losque et Saint-André-de-Bohon, ainsi que dans les communes limitrophes), près d'un cours d'eau et d'une source (afin de nettoyer le beurre et les machines).

L'usine est réalisée avec le concours de Félix Viaud, architecte, et Jean Depoux. Après de nombreux retards, elle entre en activité le 7 février 1914 et traite 877 kg de lait provenant de 35 coopérateurs. Elle est alors connue sous le nom de « Coopérative des fermiers du Bas-Cotentin ». Rapidement le nombre de coopérateurs augmente : 291 en 1920 (4 055 508 kg lait), 400 en 1929 (4 600 404 kg). La crise des années 1930 n'ébranle pas la société qui reste florissante. La Seconde Guerre mondiale met un frein à cet élan avec le départ de Pierre Lecerf, président, à la guerre puis en captivité, la fermeture administrative de la coopérative entre le 23 septembre 1940 et le 1er janvier 1941, le changement des zones de ramassage, le second arrêt entre juin et septembre 1944, la baisse du cheptel... Louis Darthenay, déjà comptable en prend la direction en 1949. La remise en route est compliquée et il faut attendre les années 1950 pour que la coopérative retrouve son élan et sa collecte d'avant-guerre. Une caséinerie est construite en 1955 mais cesse en 1960 quand l'usine de lait en poudre d'Ucalma (à laquelle elle avait adhéré), à Sottevast, commence sa construction.

La coopérative se diversifie:

  • en 1969, création d'un atelier de camemberts
  • en 1973, création d'un atelier pour la crème de consommation
  • en 1976, création d'un atelier de fabrication de fromage frais
  • en 1980, création d'un atelier de caséine présure.

En 1982, la coopérative fabrique 464 t de beurre, 615 t de crème, 94 t de fromage frais, 93 t de camemberts et 477 t de caséine.

En avril 1999, elle décide de fusionner avec Les Maîtres laitiers du Cotentin [1].

Les productions de fromage frais et de lait écrémé sont transférées à Sottevast [1] et elle se concentre alors sur les productions de beurre d'Isigny AOP et de crème d'Isigny AOP. La plus grosse baratte peut transformer 2 000 litres de crème en une tonne de beurre [1].

En 2011, la direction des Maîtres laitiers du Cotentin annonce que l'établissement est appelé à fermer pour être remplacé par une usine plus grande et plus performante, qui sera construite à Méautis [2]. « Cette fermeture est rendue inéluctable pour deux raisons, explique Jean-François Fortin, directeur général des Maîtres laitiers. L’usine quasi centenaire (elle date de 1914) est obsolète par rapport aux besoins de production de ses spécialités, beurres et crèmes AOC d’Isigny pour la restauration hors foyer, dont la demande ne cesse d’augmenter. Et, nous devons diversifier notre offre sur ce segment en développant de nouvelles gammes, ce qui est impossible à Tribehou, où les lotissements voisins empêchent toute extension » [3].

L'établissement ferme définitivement ses portes en fin octobre 2017 [1].

Le 22 décembre 2021, l'usine est rachetée par Marc Dugay et Benjamin Roulland, coopérateurs des Maîtres Laitiers du Cotentin, pour y transférer l'atelier de transformation de leur ferme de la Haute-Folie, située à Sainteny [4].

Production

Beurre de Tribehou, salon de l'agriculture 2014.

En 2016, l'usine produit 2,2 millions de litres de crème dont 2,1 millions de crème AOC et 890 tonnes de crème dont 820 t de crème AOC ([1] (1,5 million de litres de crème AOC et 377 tonnes de beurre AOC en 2011 [5]).

Effectif

En 2017, l'usine emploie 26 salariés [1] (une quarantaine en 2011 [3]).

Situation

Elle est au lieu-dit Le Port, presque au bord du marais de la Taute

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Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Adeline Bertin, « Une page se tourne à la laiterie de Tribehou », Ouest-France, 20 octobre 2017.
  2. Laurent Le Goff, « La laiterie “historique” de Tribehou fermera », Ouest-France, 14 septembre 2011.
  3. 3,0 et 3,1 Patrick Bottois, « Investissement stratégique pour les Maîtres laitiers du Cotentin », L'Usine nouvelle, 16 septembre 2011.
  4. « Ils ont racheté la laiterie de Tribehou  », La Presse de la Manche, 12 décembre 2022.
  5. Adrien Cahuzac, « Les Maitres laitiers du Cotentin vont construire une nouvelle usine de beurres et crèmes », L'Usine nouvelle, 13 février 2013.

Lien interne