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Rue de Saint-Lô

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La rue de Saint-Lô est une ancienne voie de la Manche, principale route stratégique au Moyen Âge entre l'Avranchin et la région de Saint-Lô.

Citations

« Un tout petit ruisseau, coulant visible à peine, atteint donc la Bectière (ou Becquetière), voisine du bourg de Dangy.
II y avait là, jadis, un étang assez vaste, dont les eaux constamment renouvelées étaient retenues par une large digue de pierres massives, en forme d'arc de cercle.
Aujourd'hui cette digue a été aménagée pour recevoir le chemin vicinal de Dangy à Saint-Sauveur.
Les anciens du pays se rappellent encore qu'autrefois les voitures ne pouvaient passer sur cette digue, ainsi transformée. Elle ne constituait qu'un passage pour les piétons.
Les voitures passaient donc de l'autre côté de l'étang de la Bectière, par un chemin plus rustique, plus étroit que l'actuel, encore appelé de nos jours la Rue de Saint-Lo, allant du vieux château de Dangy ou plus exactement du Pont-Brocard sur la Soulles (où se trouvait une chapelle, Capelta de Ponte, dépendant de la Commanderie de Malte, à Villedieu, depuis le XIIe siècle.), à la forteresse de Saint-Lô, par les Angloiseries (ou Angloisières) de Bas et de Haut, anciens postes militaires anglais, la Croix-Baron, la Moisandière, le Foubert, la Becquetière, la Joignerie (de Quibou) et Canisy. La rue du temps passé, c'était le chemin d'aujourd'hui.
Rue et ruette dérivaient de ruage. D'après Raymond Ganne de Beaucoudrey [1], le ruage était la trace des roues, et entre les deux ornières le terrain défoncé par les pieds des chevaux ; la ruette, diminutif de rue, était un sentier creux pour piétons ou animaux conduits à la main. Souvent l'eau y coule en hiver, et en forme un ruisseau... »[2].
Cette Rue de Saint-Lô, très importante au Moyen Âge, la principale voie stratégique entre l'Avranchin et la région de Saint-Lô, passait à gué la Joigne, à son entrée dans l'étang de la Bectière, et à quelques pas de là, bordait un petit moulin le Moulinet, dont la roue était actionnée par l'eau d'un canal de dérivation.
Le dit canal de dérivation se trouvait amorcé à environ 150 ou 200 mètres en amont, après la jonction de la Joigne avec le ruisseau descendu des douves du vieux château de Dangy.
Ce dernier ruisseau alimente, nous l'avons dit, l'étang de la Bosserie, fort pittoresque, dans son cadre de roseaux et de grands arbres.
Des traces subsistent de deux piliers de pierres, qui servirent à l'établissement d'une vanne. Non loin de cette vanne, la rivière fournit l'eau à un « douyt » où le vannier Hardel fait tremper le bois de ses paniers et corbeilles. » [2].

Notes et références

  1. Raymond Ganne de Beaucoudrey, Le Langage normand au début du XXe siècle, Picard, 1911.
  2. 2,0 et 2,1 Fernand Vatin, Les Moulins de la Joigne, libr. Lemasson, Saint-Lô, 1941.