La Fraternelle
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La Fraternelle est une ancienne coopérative ouvrière de consommation de la Manche, située à Cherbourg.
Fondée le 29 décembre 1879, la Fraternelle s'inscrit dans le mouvement coopératif ouvrier, dont l'un des chantres est le cherbourgeois Ernest Poisson [1]. La coopérative est fondée par 29 personnes « frappées du coût excessif de toutes les denrées nécessaires à leurs besoins » [2]. Un conseil d'administration est constitué et une première boutique est ouverte rue du Faubourg [2]. La coopérative compte alors 229 membres [2]. Les débuts sont difficiles. Un seul établissement, la maison Laffétay, de Caen (Calvados), accepte de livrer des marchandises [2].
Forte de plus de 1 000 coopérateurs à sa cinquième bougie, La Fraternelle achète un terrain au 48-50 rue Gambetta pour construire son magasin de 1 000 m2. « Les consommateurs s'y approvisionnent en bois, charbon et aliments tels que : pain, sucre, farine, riz, chocolat, conserves, mais aussi en vêtements et chaussures » [3].
Sur la façade, un haut relief présente un blason symbolisant la solidarité par deux mains qui se serrent, au-dessus desquelles on lit sur un ruban sculpté la devise « Tous pour chacun, chacun pour tous » et la date de 1887.
En 1887, le magasin de la rue Gambetta est inauguré [2]. La coopérative compte alors 1 027 sociétaires et son chiffre de ventes atteint 337 300 francs [2].
En 1899, elle fête son million de chiffre d'affaires [3]. En 1902, elle a plus de 3 000 membres [1].
Sur son modèle, d'autres coopératives s'ouvrent à Cherbourg et dans l'agglomération : L'Union, fondée rue de la Paix à Équeurdreville en 1890, mais aussi L'Alliance, la Prolétarienne, la Fourmi, l'Abeille, l'Espérance... En 1904, les neuf coopératives de l'agglomération, regroupent 8 200 familles, soit plus de 30 000 personnes [1].
À la fin de la Première Guerre mondiale, La Fraternelle doit affronter la concurrence de la Société coopérative militaire [2].
En septembre 1923, la coopérative, qui compte 4 000 sociétaires, fête un chiffre de ventes de 3 millions de francs [2].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, La Fraternelle prête ses locaux au Secours national pour y entreposer ses stocks [3].
En 1951, la coopérative s'associe à l'Union des coopérateurs de Normandie, sous l'enseigne COOP [3].
La ville de Cherbourg achète finalement une partie des locaux et des terrains annexes pour y aménager la caserne des sapeurs-pompiers [3].
À partir des années 1980, le local appelé « salle de La Fraternelle », situé au même emplacement, est prêté par la mairie pour des réunions associatives.
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 Frédéric Patard et Gérard Léonard, Guide du Promeneur - Cherbourg Octeville, Isoète, 2007, p. 92.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 « La Fraternelle fête son troisième million de ventes », Cherbourg-Éclair, 11 septembre 1923.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Bernard Launey, Cherbourg 1900-1975, Impr. La Dépêche, Cherbourg, 1976, p. 91.