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Jules Bouvattier

De Wikimanche

Jules Marie François Bouvattier, né à Avranches le 9 septembre 1843 [1] et mort à Paris le 18 novembre 1917, est un homme politique et un journaliste de la Manche.

Biogaphie

Fils de Jules-François Bouvattier, ancien député-maire d'Avranches, il s'inscrit comme avocat au barreau d'Avranches en 1867, après des études de droit.

Conservateur, il entre ensuite dans l'administration comme sous-préfet, à Sarlat (Dordogne) en 1873. Après la nomination du modéré Jules Dufaure à la présidence du Conseil des ministres, Jules Bouvattier est muté le 24 mai 1876 à Redon (Ille-et-Vilaine). L'année suivante, après la « crise du 16 mai » et le retour des partisans de l'Ordre moral au pouvoir, le ministre de l'Intérieur Oscar Bardi de Fourtou le nomme le 22 mai 1877 à Marmande, sous-préfecture acquise aux radicaux.

Le retour de Jules Dufaure à la tête du gouvernement entraîne la révocation, par le ministre de l'Intérieur Émile de Marcère, de plusieurs préfets et sous-préfets, dont Jules Bouvattier qui retrouve alors son métier d'avocat à Avranches avant d'être élu bâtonnier.

Contrairement à ce qu'indiquent plusieurs ouvrages par confusion avec son père [2], sa première confrontation électorale ne se fait qu'en 1885. Cinquième des huit députés envoyés par les électeurs de la Manche le 4 octobre 1885, il siège parmi les conservateurs jusqu'en 1889. Il vote le maintien de l'ambassade du Vatican, s'oppose à l'interdiction du territoire aux membres des familles ayant régné sur la France, au projet de loi sur l'enseignement primaire, et à la suppression des sous-préfets, se prononce contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement, pour l'ajournement indéfini de la révision constitutionnelle, contre les poursuites envers les trois députés de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne, restreignant la liberté de la presse et contre les poursuites envers le général Boulanger.

Comme journaliste, il écrit quotidiennement, sous le pseudonyme Saint Julien, un article politique dans Peuple français, journal démocrate-chrétien de l'abbé Garnier, fondateur du parti l'Union nationale. Proche du père Vincent-de-Paul Bailly, fondateur de La Croix, Jules Bouvattier devient aux côtés du chanoine Bertoye, de 1901 à 1917, co-rédacteur en chef du quotidien catholique, premier laïc à ce poste. De ce journal, profondément anti-dreyfusard à l'époque du procès, il tempère la position à l'occasion de la réhabilitation du militaire alsacien en écrivant que « mieux vaut l'acquittement de cent coupables que la condamnation d'un innocent. [...] Encore faut-il que, pour que nous applaudissions à l'acquittement d'un accusé, cet acquittement soit prononcé par ses juges ». Il est remplacé à La Croix par Jean Guiraud, président de l'Union nationale des associations de père de famille, et meurt peu après.

Ouvrages

Amours de sous-préfet.
  • Amour de sous-préfet, 1897, réédité par La Piterne en 2017

Notes et références

  1. - Acte de naissance n° 180 - Page 98/374.
  2. dont le Dictionnaire des parlementaires, de Robert et Cougny, 1891.

Sources

  • Dictionnaire des Parlementaires,
  • « Au 22, cours Albert-Ier, le virage du siècle pour "La Croix" », La Croix, 20 août 2008 (lire en ligne)
  • « Dossier Affaire Dreyfus », La Croix, 11 juin 2008 (lire en ligne)
  • N. Oursell, Nouvelle biographie normande, t. 2, 1886-1912
  • Émile Vivier, « Les élections à Avranches », Comité des travaux historiques et scientifiques, actes du 93e congrès national des sociétés savantes, Rouen-Caen, PUF, 1956
  • Dossier de carrière de sous-préfet de Jules Bouvattier, Archives nationales (série F1B1 - carton n° 156 41)


Article connexe

Lien externe