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Jonville (Réville)

De Wikimanche

Plage de Jonville.
La chapelle.

Jonville est un hameau de Réville.

Il est situé à proximité de la pointe de Saire.

Il est décrit ainsi dans un roman de Charles Canivet paru en 1885 :

« Le village de Jonville, une des agglomérations qui dépendent de la commune de Réville, est enfoui au cœur de la dune qui s'avance, presque en pointe, dans la mer, et ferme d'un côté la baie profonde qui s'étend à gauche du port de Saint-Vaast, et où sont installés les parcs aux huîtres recouverts par la pleine mer, et que le flux laisse complètement à sec, dans les grandes eaux.
A l'extrémité de cette dune, on jouit d'un point de vue presque grandiose, sur la terre et sur la mer, dans laquelle elle semble s'enfoncer comme l'éperon d'un gigantesque navire. Devant soi, l'immensité sans obstacle. Aussi loin que la vue peut s'étendre, la Manche y déroule sa nappe tantôt bleue, tantôt troublée, que le vent du nord-est rend parfois impitoyable, et qui alors, bouleversée jusque dans ses profondeurs, vient se briser avec toute la violence d'une masse poussée par l'ouragan, sur la ceinture presque ininterrompue de rochers qui, de là, s'étendent fort loin dans l'Ouest, et semblent former les premières assisses des hautes falaises granitiques qui, de l'autre côté de Cherbourg, dressent leurs blocs imposants et infranchissables, digue opposée par la nature aux fureurs de l'Océan, roulant jusque-là ses flots rarement calmés.
De temps en temps, pour attester la vie, un douanier solitaire, en observation, passe en fumant sa pipe, la carabine enveloppée dans sa gaine de toile, mise en bandoulière, les deux mains dans les poches de son pantalon bleu à bandes rouges, et le képi sur les yeux, pour les préserver du sable qui vole ou des brouillards arrachés par le vent à la crête des vagues moutonneuses, et que l'on nomme des embruns.
Sur le tard, quand vient la fin du crépuscule, un phare s'allume dans une redoute jadis armée et qui montre ses murs de pierres au-dessus d'un forcé quadrangulaire ayant à chaque angle de ses murailles, du côté de la mer, une sorte de petite tourelle percée de quelques meurtrières, poste d'observation, jadis, sans doute, lorsqu'on jugeait convenable de mettre une garnison dans ces fortins sans importance et sans utilité pratique, aujourd'hui délaissés, pour la plupart, ou vendus aux riverains, quand ils ne servent pas, comme ici, de logement au gardien de ces phares construits sur les murs de ce qui fut autrefois la poste-caserne.
Au large, une sorte de tour en pierre taillée, surmontée d'un mât perpendiculaire, se dresse, toujours battue par le flot. C'est la tour du Dranguet, bâtie sur un banc de rochers que le flot couvre, où nombre de navires s'effondrèrent et qui monte comme un signal au-dessus des plus grandes eaux. » [1]

Sites

Bâtiments remarquables

Sports

  • Club nautique de la Pointe de Saire (CNPS)
  • Kitesurf
  • Planche à voile
  1. Charles Canivet, Les Hautemanière, dans L'Union libérale, 4 mars 1886.