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Jehan de Carnet

De Wikimanche

Jehan de Carnet est une personnalité de la Manche.  

Pour l’honneur du nom et de la lignée

Dans la série des belles (et vraies) histoires, celle de Jehan de Carnet apporte une lumière intéressante sur les us et coutumes chevaleresques du Moyen Age.

En l’année 1419, se présente à Carnet près de Saint-James, une jeune étrangère répondant au nom de Marie Iscra : « Je suis, dit-elle, demoiselle du pays au royaume de Hongrie. Je demande mon douaire (ma part de dot) sur les héritage de Gilles Guiton, chevalier de Rhodes ».

Blessé à la bataille de Nicopolis, Gilles Guiton avait dû à cette étrangère la conservation de sa vie et avait eu d’elle un fils nommé Jehan de Carnet.

À l’appui de ses dires, elle présenta un écrit rédigé en ces termes : « Nous, Gilles Guiton, chevalier de Rhodes, combattant au pays de Hongrie, sous la charge de Monseigneur de Naillac, notre grand Maître, avons en la personne de Marie Israc, engendré un fils nommé Jehan de Carnet… Mû de bonne affection et vrai amour naturelle et paternelle et voulant garder l’honneur de notre nom et lignée, voulons qu’après notre mort, le dit Jehan de Carnet ne soit pas déshérité, mais pour décharger notre conscience et accomplir les voies de juste et loyale satisfaction, avons donné, dès maintenant à notre fils par pur et loyal don irrévocable, tout notre fief et hébergement de la Pemintière (ou Pintière) en la Seigneurie de Carnet. Le mois d’avril, 13 jours après Pâques en l’an de grâce Mil Quatre Cent et Trois ».

Marie Israc obtint ce qu’elle demandait. Jehan de Carnet, bâtard de Gilles Guiton, fut anobli par Charles VII. Ses descendants restèrent à Carnet, au manoir de Marigny et à Sacey jusqu’à la fin du XVIe siècle. Puis ils passèrent le Couesnon en Bretagne.  

Source

René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, ISBN 2914541562.

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