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Jean Panzani

De Wikimanche

Jean André Alexandre François Panzani, né à Bonifacio (Corse, aujourd'hui Corse-du-Sud) le 29 avril 1897 [1] et mort à Lisbonne (Portugal) le 4 juillet 1980 [2], est une personnalité de la Manche.

Le « pan-pan » de sinistre mémoire

Parmi les collaborateurs notoires et zélés des Allemands et de leurs services de police, en particulier la Gestapo, Jean Panzani est un cas particulier, ce qui n’enlève rien à son discrédit. Comme le note Yves Lecouturier dans Normandie Gestapo, sa personnalité n’est pas facile à cerner [3].

Né à Bonifacio, engagé volontaire dans l’armée, il participe à la Première Guerre mondiale, puis à la guerre du Rif au Maroc. Excellent officier, il est apprécié par le maréchal Lyautey. Il obtient citations et décorations. Capitaine d’infanterie, il est réformé en 1933 [3].

Fils du docteur Panzani, médecin de Beaumont-Hague et installé à l'Épine Due à Omonville-la-Rogue, Jean Panzani est élu maire de cette dernière commune en 1935 et le reste jusqu'en 1942 [3]. François Lucien Gain lui succède de 1943 à 1944.

De nouveau mobilisé en 1938, il est affecté à l’état-major de Cherbourg. Nommé agent administratif de Beaumont-Hague en 1940, il est connu jusqu’en 1942 pour ses sentiments anti-allemands. Ce qui lui vaut d’être muté à Mortain [3].

Curieusement, il change radicalement d’opinions à l’été 1943, il adhère au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, devenant délégué administratif de la préfecture dans le Mortainais. Il y déploie une activité débordante, attirant l’attention sur les suspects gaullistes et communistes, signalant la carence des gendarmes du Sud-Manche, etc... [3]

En juillet 1944, il est mêlé à l’arrestation de François Bideau, chiffonnier de son état, qui sera assassiné par trois membres du PPF, sur ordre de Panzani [3]. Arrêté le 24 août 1944, il est jugé par la cour de justice d’Avranches en décembre 1945 [3] et acquitté faute de preuve [4].

Il part alors en Afrique du Nord et voyage en Amérique du Sud avant de s’installer à Lisbonne [3].

Les trois assassins retrouvés [4], il est de nouveau jugé en 1948, mais par contumace, par la cour de justice de la Seine et condamné aux travaux forcés à perpétuité. En 1950, la cour d’assises de la Seine le condamne à mort pour avoir commandité l’exécution de François Bideau.

Bien qu’ayant bénéficié des amnisties, il ne rentre pas en France et décède le 4 juillet 1980 à Lisbonne [3].

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1980.
  2. « Acte de décès - État-civil de Lisbonne (Portugal) - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1980.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, Éditions Eurocibles, Marigny , ISBN 2914541562
  4. 4,0 et 4,1 « La Résistance dans le bocage », beaucoudray.free.fr.