Actions

Hydrolien dans la Manche

De Wikimanche

L'énergie hydrolienne est produite par des turbines immergées transformant les courants marins en électricité.

Capacité

En 2012 une étude réalisée par SOGREAH pour le ministère de l'Environnement établit le potentiel de l'hydrolien en Basse-Normandie [1]. Elle identifie trois sites exploitables :

Raz Blanchard

Au début du 21e siècle, plusieurs études sont menées sur la faisabilité d'implanter des hydroliennes dans le raz Blanchard, et deux projets sont validés par l'État.

Premier projet

En 2012, la DCNS-Cherbourg conçoit un projet global (ingéniérie, installation, production, maintenance) pour l'implantation d'une « ferme pilote » comprenant une dizaine de turbines de 16 mètres de diamètre [3]. Les turbines seraient construites à Cherbourg, sur des terrains du port de commerce par OpenHydro. Le projet met du temps à se concrétiser. Il faut attendre novembre 2016 pour voir l'État donner son autorisation à un parc de 28 hectares situé à 3,5 km de Goury, dont le coût est estimé à 112 millions d'euros pour une puissance de 14 MW [4][5].

DCNS annonce l'installation de sa première ferme expérimentale en 2017 : baptisée « Normandie Hydro », elle comprendra 7 machines immergées à 30 mètres de profondeur 2 MW chacune, soit 14 MW, capables d'alimenter environ 13 000 habitants d'ici à deux ans [6]. En cas de succès, une ferme commerciale verra le jour, avec de 100 à 150 hydroliennes [6].

À Cherbourg-en-Cotentin, la première pierre de l’usine d’hydroliennes d'OpenHydro est officiellement posée le 21 juillet 2017 [7]. L'inauguration a lieu le 14 juin 2018 [8]. Un mois seulement plus tard, le 26 juillet, Naval Énergies annonce la fin de ses investissements dans l'hydrolien et son « recentrage » sur l'éolien flottant et l'énergie thermique des mers ; un mauvais coup pour l'usine OpenHydro de Cherbourg [9]'[10]. Le 27 septembre suivant, la Haute cour de justice d'Irlande confirme la liquidation de la société [11]. Ses équipements sont vendus aux enchères le 14 février 2019.

En décembre 2020, le premier projet est repris par HydroQuest, basée à Meylan (Isère), et les CMN qui espèrent pouvoir doubler la puissance initiale : 7 hydroliennes de 2,5 MW pesant chacune 350 tonnes seront immergées dans le raz Blanchard d'une puissance attendue de 17,5 MW [12]. Cette « ferme » pourrait produire 41 GWh par an et alimenter 8 000 foyers en 2025, soit 20 000 habitants [13]. Au printemps 2021, l'énergéticien Quair vient se rajouter au projet désormais baptisé « Flowatt » , qui prévoit de s'étendre sur 600 mètres de long et 200 m de large [14], soit 12 hectares.

Le 7 juillet 2023, le ministère de la Transition écologique annonce qu'il va débloquer « 65 millions d'euros au minimum » pour ce projet, qui bénéficiera en complément d'un tarif d'achat préférentiel de sa production [15].

Second projet

Un autre projet piloté par General Electric-Alstom et Engie Futures, baptisé « Nepthyd », est officialisé en décembre 2014 [16]. Il couvrira 17 hectares et comprendra 4 hydroliennes de 18 mètres de diamètre [4] pour un coût estimé à 101 millions d'euros, dont 51 millions de subventions publiques [17].

En janvier 2017, General Electric fait savoir qu'elle renonce au projet, ce qui entraîne par conséquence le retrait immédiat d'Engie le 6 janvier 2017 [17].

En avril 2017, l'État valide les deux projets, alors même que le second a été abandonné [18].

En novembre 2019, la préfecture de la Manche approuve le transfert de la concession du domaine public maritime du projet Nepthyd à Normandie Hydroliennes [19], société détenue par Proteus MR [20], Efinor et la Région Normandie. Ce nouveau projet est baptisé « NH1 au Raz Blanchard » et doit permettre, dans un premier temps, d'alimenter Aurigny en électricité [21].

Raz de Barfleur

Au début des années 2010, le raz de Barfleur est sélectionné pour y expérimenter l'implantation d'hydroliennes.

Passage de la Déroute

A ce jour, le Passage de la Déroute, zone maritime partagée avec les îles de Guernesey et de Jersey, n'a pas fait l'objet de projets d'implantation d'hydroliennes. Les nombreux écueils sous-marins qui la traversent en sont certainement l'explication.

Notes et références

  1. « Détermination du potentiel hydrolien en Basse-Normandie », Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement en Basse-Normandie, septembre 2012 (lire en ligne).
  2. Le térawatt-heure (TWh) équivaut à 10 12 watts par heure, soit 10 milliers de milliards de watts.
  3. « L'avenir est au raz Blanchard », Cherbourg-Octeville Magazine, n° 144, juillet-août 2012.
  4. 4,0 et 4,1 « Avis favorables pour les hydroliennes au large de Cherbourg », AFP, 24 novembre 2016, 17 h 46.
  5. Brigitte Bornemann, « Hydrolien : feu vert pour le parc pilote du raz Blanchard », Énergies marines, site internet, 5 avril 2017.
  6. 6,0 et 6,1 Clotilde Cadu, « Cherbourg : le bonheur est dans les flots », Marianne, n° 1015, 16-22 septembre 2016.
  7. Pauline Le Morlec, « Hydroliennes à Cherbourg : la première pierre de l’usine est posée », Ouest-France.fr, 21 juillet 2017 (lire en ligne).
  8. « Ouverture d'une usine d'hydroliennes, malgré les doutes de l'État sur cette énergie », AFP, 14 juin 2018, 16 h 53.
  9. Géraldine Lebourgeois, La Presse de la Manche, site internet, 26 juillet 2018.
  10. Hélène Masquelier et Daniel Arronsshon, « Naval Énergies enterre les ambitions françaises dans l'hydrolien », AFP, 26 juillet 2018, 22 h 59.
  11. Loïc Fabrègues, « Hydrolien : clap de fin pour Openhydro », Le Marin, site internet, 28 septembre 2018 (lire en ligne).
  12. « CMN et HydroQuest reprennent la concession d'EDF », La Presse de la Manche, site internet, 9 mars 2021.
  13. Liza Marie-Magdeleine, « Flowatt, ferme hydrolienne mue par le raz Blanchard », Ouest-France, 8 juin 2021.
  14. Jean Lavalley, « Le projet Flowatt pour asseoir la filière Hydroliennes », La Presse de la Manche, 8 juin 2021.
  15. « L'État débloque des fonds pour soutenir l'hydrolien », AFP, 7 juillet 2023, 12 h 48.
  16. Clotilde Cadu, « Cherbourg : le bonheur est dans les flots », Marianne, n° 1015, 16-22 septembre 2016.
  17. 17,0 et 17,1 « Engie abandonne son projet de ferme hydrolienne au raz Blanchard », Ouest-France, site internet, 6 janvier 2017 (lire en ligne).
  18. « Feu vert au premier parc pilote hydrolien marin français », AFP, 4 avril 2017, 17 h 33.
  19. Brigitte Bornemann, « Simec Atlantis récupère le bail du raz Blanchard », Énergies de la mer, site internet, 23 juin 2020.
  20. Proteus MR a acquis la division Advanced Turbine & Engeeniring Services (ATES) de l'entreprise écossaise initiale Simec Atlantis Energy et, est devenu un des leader mondiaux dans les systèmes de turbines maréemotrices.
  21. Joël Spaes, « Signature d'un accord entre Normandie Hydroliennes et Alderney Electricity », Énergies marines, site internet, 10 septembre 2019.

Lien interne

Liens externes