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Honoré de Balzac et Cherbourg

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Honoré de Balzac.

Honoré de Balzac et Cherbourg

L'écrivain Honoré de Balzac (1799-1850) a consacré plusieurs textes à Cherbourg.

Il séjourne à Cherbourg le 5 ou le 6 juillet 1822. Il se recommande de Gilbert de Pommereul, alors colonel et directeur de l'artillerie de Cherbourg et lui rend sans doute visite [1]. Il descend à l'hôtel d'Angleterre, 4, quai du Port, actuel quai de Caligny.

Lettre à Madame de Berny [2], 30 juillet 1822

- « Je ne vais pas vous raconter mon voyage de Cherbourg qui, certes, est bien digne d'une belle lettre, je dis belle par les travaux dont il serait parlé. Ces travaux sont la plus belle conquête des hommes, le nec plus ultra des constructions humaines et jamais les Romains n'ont rien fait d'aussi étonnant. Les pyramides d'Égypte ne sont pas si colossales pour l'art et pour l'exécution. Enfin, l'esprit et l'œil sont tellement étonnés des proportions gigantesques de ces admirables projets que lorsque l'on revient de là, rien n'est plus saillant. On ne trouve plus de difficulté parce que l'on a construit une autre échelle de comparaison pour l'impossible. L'audacieux génie qui a osé promettre au génie d'alors (Napoléon) de pareilles conceptions mourra sans récolter le laurier qui lui appartient : M. Cachin, l'Homère, le Newton, le Dante de l'architecture n'est connu que des savants et ce nom qui devrait être populaire, est le point de mire de la plus haute envie. Quelque jour, je vous ferai une analyse de ces travaux qui donneront une haute idée de notre peuple et vous conviendrez alors qu'il ne peut pas y avoir de bornes à l'enthousiasme qu'excitent de pareilles créations. »

Le Curé de village, 1841

- « Quel immense talent ont produit les Écoles depuis 1790 ? Sans Napoléon, Cachin, l'homme de génie à qui l'on doit Cherbourg, eût-il existé ? Le despotisme impérial l'a distingué, le régime constitutionnel l'aurait étouffé. (...) Riquet, Perronet, Léonard de Vinci, Cachin, Palladio, Brunelleschi, Michel-Ange, Bramante, Vauban, Vicat tiennent leur génie de causes inobservées et préparatoires auxquelles nous donnons le nom de hasard, le grand mot des sots. Jamais, avec ou sans Écoles, ces ouvriers sublimes ne manquent à leurs siècles » [3].

Notes et références

  1. Marcel Allix, « Balzac à Cherbourg », Courrier balzacien, n° 6, 1950.
  2. Laure de Berny (1777-1836), devient la maîtresse de Balzac cette année-là. Elle l'aimera, le conseillera, le soutiendra et l'aidera financièrement tout au long de sa vie. À sa mort, Balzac dira d'elle : « Elle m’avait soutenu de parole, d’action, de dévouement pendant les grands orages. Si je vis, c’est par elle. Elle était tout pour moi. » (Correspondance, t. III, p. 131.)
  3. Wikisource (lire en ligne).

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