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Hervé Mangon

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Hervé Mangon.

Charles François Hervé Mangon, né à Paris le 31 juillet 1821 et mort dans la même commune le 15 mai 1888 [1][2], est un homme politique de la Manche, ingénieur de profession.

Il est député de la Manche de 1881 à 1885.

Biographie

Hervé Mangon a de solides racines et attaches cotentinaises. Fils de Charles, médecin natif de Tamerville [3], et d'Adèle Sophie Angélique Énouf [2], il est petit-fils de Jean Hervé Mangon, maire de Tamerville de 1808 à 1813.

Lui-même a été propriétaire du manoir de Brécourt, à Sainte-Marie-du-Mont, où il venait souvent [4][3] .

Il se marie avec Marie Noélie Cécile Dumas le 3 mai 1855 à la mairie du 4e arrondissement à Paris [5]. Son épouse est fille de Jean-Baptiste Dumas, chimiste de renom, ministre de l'agriculture de 1850 à 1851.

Il meurt à son domicile du n° 3 de la rue Saint-Dominique dans le 7e arrondissement à Paris.

Carrière professionnelle

États de services

  • 1er novembre 1840 : il entre à l'École polytechnique [1].
  • 20 novembre 1842 : il intègre l'école royale des Ponts et Chaussées.
  • 16 août 1845 : il est attaché dans le département de l'Aisne au service du chemin de fer de Paris à Strasbourg.
  • 16 octobre 1845 : il est chargé du service ordinaire de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône.
  • 1er août 1846 : il est attaché au service de la partie du chemin de fer du centre comprise entre le Bec d'Allier et Clermont, à la Résidence de Gannat dans l'Allier.
  • 16 août 1848 : il est chargé d'études relatives à l'assainissement de la partie de la Sologne comprise dans le département du Loiret.
  • 1er novembre 1848 : répétiteur des cours de constructions à l'école des Ponts et Chaussées.
  • 1er août 1853 : professeur adjoint au cours d'hydraulique agricole.
  • Août 1864 : nommé professeur de chimie appliquée et directeur du laboratoire, ainsi que professeur de travaux agricoles et de génie rural au conservatoire des arts et métiers.
  • 19 mai 1865 : nommé commissaire général adjoint à l'exposition universelle de 1867.
  • 26 août 1865 : il passe ingénieur en chef de deuxième classe [6].
  • Janvier 1872 : élu membre de l'Institut (Académie des sciences).
  • 12 janvier 1874 : nommé ingénieur en chef de première classe.
  • 1876 : professeur de génie rural à l'institut national agronomique.
  • 1878 : vice-président du jury du 8e groupe à l'exposition universelle de 1878.
  • 16 octobre 1878 : il est nommé inspecteur de l'école des Ponts et Chaussées.

Autres activités

  • En 1858 [3], il participe à l'assainissement de la Dombes.
  • En 1865, il créée un observatoire météorologique sur sa propriété de Brécourt, observatoire qu'il complète en 1883 par la construction d'une tour.
  • La guerre de 1870 le voit en charge d'une partie du service d'approvisionnement de Paris et « [il] dirigea les travaux des navigateurs aériens qui portèrent partout les nouvelles de la capitale » [3].
  • 1876 : il organise le Comice agricole du Cotentin.
  • 14 mai 1878, il prend la succession d'Urbain Le Verrier comme président du bureau central météorologique.
  • 1880 : directeur du conservatoire des Arts-et-Métiers.
  • Il aurait aménagé le cours de la Durance [4] .

Carrière politique

Candidat à l'Assemblée nationale pour la circonscription de Valognes en 1877 contre Jean Polydore Le Marois, Le Temps écrit :

« Les titres que nous avons énumérés plus haut suffiront-ils à M. Lemarrois pour combattre la candidature de M. Hervé Mangon, membre de l'Institut, un de nos plus savants professeurs de l'Ecole supérieure d'agriculture ? Cela est douteux. La candidature de M. Hervé Mangon a rencontré aussitôt de vives sympathies ; M. Sébire et tous les libéraux le soutiennent avec ardeur. Il faut que le gouvernement ait été bien inquiet pour révoquer dernièrement un maire, coupable de ce seul fait de s'être promené avec M. Mangon. Les cultivateurs, nous dit-on, sont séduits par le langage franc et simple du savant candidat, et ils apprécient l'avantage qu'aurait un pays agricole à voir ses intérêts défendus par un homme si compétent. Quelque rude que soit la lutte, on espère qu'elle se terminera par une victoire libérale dans l'arrondissement de Valognes [7]. »

Il est cette fois battu, mais vaincra contre le même Le Marois le 21 août 1881. Il siège jusqu'à la fin de son mandat, le 9 novembre 1885, au sein de l'Union républicaine.

Il est ministre de l'Agriculture du 6 avril 1885 au 10 novembre 1885 dans le cabinet de Henri Brisson.

Publications

  • Études sur les irrigations de la Campine et les travaux analogues de la Sologne et d'autres parties de la France, Librairie scientifique de L. Mathias, Paris,1850 (lire en ligne)
  • Instructions pratiques sur le drainage, réunies par ordre du ministre de l'Agriculture, du commerce et des travaux publics, 3e édition, éd. Dunod, Paris, 1863 (lire en ligne)
  • Machines et instruments d'agriculture : exposition universelle de 1862, impr. centrale des chemins de fer de Napoléon Chaix et Cie, 1863 (lire en ligne)
  • Expériences sur l'emploi des eaux dans les irrigations sous différents climats : et sur la proportion des limons charriés par les cours d'eau (2e éd.), éd. Dunod, Paris, 1869 (lire en ligne)
  • Travaux, instruments et machines agricoles, éd. Dunod, Paris, 1875 (lire en ligne)
  • Études sur le drainage au point de vue pratique et administratif, éd. Carillan-Goeury et V. Dalmont, Paris, 1853 (lire en ligne)
  • Description de l'anémomètre enregistreur (manuscrit), 1861 (lire en ligne)
  • Cours de chimie appliquée à l'essai et à la préparation des matériaux employés dans les constructions et à l'analyse des produits agricoles (manuscrit), 1866 (lire en ligne)
  • Notice sur les travaux de m. Hervé Mangon, 1863 (lire en ligne)

Distinctions

  • Chevalier de la Légion d'honneur (18 août 1853) ; officier (30 juin 1867) ; commandeur (20 octobre 1878)
  • Chevalier de Sainte Anne de Russie ; officier de la couronne royale de Prusse ; officier de l'ordre de Léopold de Belgique ; commandeur de Vasa de Suède ; commandeur du Lion et du Soleil de Perse ; commandeur de la Rose du Brésil ; grand-croix de la Conception du Portugal [3]

Hommages

Bibliographie

  • Général Charles Bernardin Marie de Montluisant, Notice biographique sur Hervé Mangon, membre de l'Institut, ministre de l'Agriculture, impr. de Jules Céas et fils,1892
  • « Hervé Mangon », Val'Auna, n° 31, 2017
  • Gaston Tissandier, « Nécrologie d'Hervé Mangon », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères, 28 mai 1888, p. 60 (lire en ligne)

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Date de naissance et états de services dans la Base Léonore, archives nationales, (lire en ligne). L'acte de naissance antérieur à 1870 à Paris est perdu.
  2. 2,0 et 2,1 Acte de décès avec ascendance : Archives de Paris, registre de 1888, vue 30, acte n°934 (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Ascendance : Histoire de Saint-Vaast-la-Hougue, ancien fief de l'abbaye de Fécamp, par Jules Leroux,... (juillet 1897) (lire en ligne). Ce document est sinon une copie, du moins une transcription de la notice biographique écrite par le général de Montluisant.
  4. 4,0 et 4,1 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, éd. Eurocibles, 2001.
  5. Mariage : archives de Paris, état civil reconstitué, V3E/M 675, vue 29/51 (lire en ligne).
  6. A. Robert et G. Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889.
  7. Le Temps, 27 septembre 1877.

Liens internes

Liens externes