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Guillaume de Sainte-Mère-Église

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Guillaume de Sainte-Mère-Église, aussi Guillaume de Reviers de Sainte-Mère-Église, né à Sainte-Mère-Église au milieu du 12e siècle et mort à Saint Osyth (Essex, Angleterre) le 27 mars 1224 [1] est une personnalité catholique de la Manche.

Il est évêque de Londres de 1199 à 1221 [2].

Ou William of Saint-Mary Church

Guillaume de Sainte-Mère-Eglise, né au manoir de Sainte-Mère-Eglise vers le milieu du 12e siècle, est l'un des trois fils de Robert de Reviers de Sainte-Mère-Église et petit-fils de Richard de Reviers.

Cet homme d’Église du Cotentin a joué un rôle non négligeable sous les règnes des premiers Plantagenêts.

Destiné à la cléricature il est de bonne heure attaché à la personne du roi d'Angleterre et duc de Normandie, clerc de la chambre du roi Henri II. Il obtient d’abord la cure de Saint-Côme-du-Mont. La nomination à cette cure appartient aux moines de l'abbaye de Cluny. Le roi intervient auprès de l'abbé pour qu'il ait la jouissance viagère de l'église de Saint-Côme, avec une pension annuelle de trente livres en monnaie angevine sans être astreint à la résidence. Presque en même temps, il obtient la cure, plus lucrative, d'Harewood (Yorkshire) [2].

Dès lors, son influence auprès du roi est très grande, il attache ses pas à ceux de son souverain qu’il accompagne dans la plupart de ses voyages entre l’Angleterre, la Normandie, la Touraine, le Maine et l’Anjou. Son nom se voit au bas de nombreuses chartes. Il est nommé doyen de Mortain. C'est l'époque de la lutte engagée par Henri II contre Thomas Becket, archevêque de Cantorbery [2].

Après la mort d'Henri II à Chinon (Touraine) le 6 juillet 1189, il obtient les faveurs de Richard Cœur de Lion en étant nommé protonotaire du roi. Pendant tout le règne de Richard, son influence ne fait que s'accroître. En 1193, avec l'évêque de Salisbury Hubert Walter, il trouve où le roi Richard Ier d'Angleterre est retenu captif par le duc d'Autriche, à Ochsenfurt en Allemagne, au retour de la troisième croisade en Terre sainte [2].

Ensuite, il reste en cour auprès du roi Jean-sans-Terre. Il est élu au siège d'évêque de Londres le 16 septembre 1198 et sacré évêque en l'abbaye de Westminster le 23 mai 1199, quatre jours avant le couronnement de Jean-sans-Terre. Le nouveau roi confirme alors à son protégé le don de la Haye de Morville près Valognes [2].

Avec Jean-sans-Terre, Guillaume est intimement mêlé à tous les événements de la vie anglaise. Il est délégué auprès d'Othon IV, empereur d'Allemagne, afin de ménager l'amitié de celui-ci. Il est également envoyé à la cour pontificale d'Innocent III afin de rallier Jean-sans-Terre au Pape qui a jeté l'interdit sur le royaume d'Angleterre. Celle-ci fait d'abord publier la sentence d'excommunication du roi Jean, mais en 1213, Guillaume revient à Londres avec la sentence d'absolution. Toutes ces grandes entreprises ne l'empêchent pas de songer à ses propres affaires; il envoie en France des nefs qui lui rapportent du blé et du vin [2].

En 1215, les barons anglais se révoltent et obligent Jean Sans Terre à accepter la Grande Charte, base des libertés anglaises. Guillaume fait cause commune avec les barons. À partir de cette époque, la situation de l'évêque de Londres paraît moins solide. Jean Sans Terre meurt en 1216, et c'est sous le règne de son fils Jean III qu'il démissionne de son siège d'évêque, le 20 janvier 1221. Guillaume de Sainte-Mère-Église se retire au prieuré de chanoines augustins de Saint Osyth (Essex) où il meurt trois ans plus tard, le [2].

François Dolbet, qui a été bibliothécaire de la ville de Saint-Lô, a retrouvé à Londres dans des documents un de ses compatriotes de cette époque, Pierre de Sainte-Mère-Église, trésorier de l'église de Londres, bienfaiteur de l'abbaye de Blanchelande. Sans doute, était-ce un de ses parents [2].

Source

  • René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, ISBN 2914541147.

Notes et références

  1. « Histoire & Antiquités – Guillaume de Sainte-Mère-Église – Évêque de Londres – Mort en 1224 », Annuaire du département de la Manche, imp. F. Le Tual, 79e année, 1907, pp. 11 à 16.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 « Sainte-Mère-Église : un curé de Saint-Côme évêque de Londres », Cherbourg éclair, 3 janvier 1939 (voir en ligne).