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Georges Grente

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Mgr Grente.

Georges François Xavier Marie Grente, né à Percy le 5 mai 1872 et mort au Mans (Sarthe) le 4 mai 1959, est un ecclésiastique catholique et un écrivain de la Manche.

Archevêque-évêque du Mans, cardinal, il est également auteur d'ouvrages religieux et historiques.

Biographie

Il est le fils du maire et conseiller général de Percy, Émile Grente. En 1883, « après qu'il eut fait sa première communion, reçu la confirmation et obtenu le certificat d'études », il est confié par ses parents à l'abbé Laurent, l'un des vicaires de Percy [1]. L'élève suit son maître au Mesnil-Opac, lorsque ce dernier y est nommé en février 1884 [1]. En septembre 1886, il entre en 4e au collège diocésain de Saint-Lô [1]. Séminariste à Coutances, il poursuit ses études, après son ordination, à l'Institut catholique de Paris, à la faculté de droit et la Sorbonne, dont il sort docteur ès lettres après avoir soutenu en 1903, sa thèse sur l'abbé Jean Bertaut, évêque de Sées au XIIIe siècle et poète [2]

Ordonné prêtre le 29 juin 1895 à Coutances, il est professeur de rhétorique au petit séminaire de Mortain de 1900 à 1903. Entre 1903 et 1916, il est directeur et professeur de latin et grec au collège diocésain Saint-Lô à Agneaux, où il avait été élève. Il est nommé supérieur de l'Institut Saint-Paul de Cherbourg en 1916 [3].

Il se voit confier une chaire à l'Institut catholique à Paris [2].

Il est nommé évêque du Mans le 30 janvier 1918, et sacré le 17 avril suivant, en l'église Notre-Dame-du-Vœu de Cherbourg, par le cardinal Dubois [4],[3], devenant alors le plus jeune évêque de France.

En 1919, il est chargé par Clemenceau d'une mission avec le cardinal Dubois auprès des Chrétiens du Moyen-Orient et des Balkans. Il en rapporte un récit, Mission dans le Levant. En 1927, il se rend au grand congrès eucharistique de Chicago, à propos duquel il publie ses notes et ses impressions la religion aux États-Unis dans Le Beau Voyage des cardinaux français aux États-Unis et au Canada [2].

« Orateur et conférencier apprécié, auteur de six volumes de sermons et de panégyriques, et, qui plus est, versé dans l'histoire et les belles-lettres » [2], il est élu à l'Académie française le 12 novembre 1936 au fauteuil de Pierre de Nolhac [5], et reçu 25 novembre 1937 [4].

Il vient régulièrement en villégiature à Carolles, où, en suivant « l’éclosion de toute une floraison de villas », il écrit, célèbre la messe à l’église du village ou rencontre des peintres dont Lucien Simon et ses amis [6].

Assistant au trône pontifical depuis 10 ans, il est nommé archevêque ad personam par le pape Pie XII en mars 1943, le même qui le crée cardinal lors du consistoire du 12 janvier 1953. Il participe au conclave de 1958 et meurt le 4 mai 1959 au Mans. Il est enterré dans la cathédrale du Mans, où l'on peut voir son tombeau avec son gisant sculpté, surmonté à la voûte de son chapeau de cardinal, comme le veut la tradition.

Le 29 mai 1959, son cœur est enchâssé dans un mur de l'église Saint-Jean-Baptiste de Percy, derrière un buste en marbre de Carrare [7].

Ouvrages

  • Le poète Jean Bertaut, abbé d'Aunay..., 1903
  • Quaet fuerit in cardinali Davy du Perron vis oratoria, 1903
  • Jean Bertaud, 1905
  • La Composition et le style, 1909
  • Saint Pie V, 1914
  • La Bienheureuse Marie-Madeleine Postel
  • Semailles et semeurs, propos d'éducation, 1918
  • Œuvres oratoires et pastorales, 1920, 10 vol.
  • Une mission au Levant, 1922
  • Aux parents : les vices actuels de l'éducation, 1924
  • Le Beau voyage des cardinaux français aux États-Unis et au Canada, 1927
  • La 13e centenaire de l'abbaye de Jouarre, 1931
  • Dix siècles de Cotentin normand, 1933
  • Fléchier, 1934
  • Rayons de France, 1935
  • Écrits et paroles, 1937
  • La Pensée de Joubert, 1941
  • La Magnificence des sacrements, 1945
  • Sainte Jeanne de France : les épines d'une couronne, 1950
  • Notre Père, 1953
  • Paroles romaines, 1953
  • Vie et passion de Jeanne d'Arc, 1955
  • Ces Français qui furent des saints, 1956
  • Aimer et servir, 1959

Décorations

  • Grand-officier des Ordres de Georges Ier de Grèce et de Saint-Sava de Serbie
  • Commandeur du Saint-Sépulcre, de l'Étoile de Roumanie et de Léopold de Belgique
  • Commandeur de la Légion d’honneur

Hommages

Buste dans l'église de Percy.
  • En 1942 doit être décerné le premier prix Monseigneur Grente, qui récompense tous les deux ans une famille dont le chef est né à Percy et y est domicilié. Un veuf ou une veuve remplissant ces conditions peut aussi être lauréat [8].
  • En janvier 1953, au Mesnil-Opac, la place du Calvaire devient la place du Cardinal-Grente [1].
  • Son buste se trouve dans l'église Saint-Jean-Baptiste à Percy.
  • La place de l'église de Percy porte son nom.
  • Une plaque souvenir est apposée sur la façade de sa maison natale à Percy, à l'entrée de la rue Saint-Martin.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « SE Mgr Grente a quitté Le Mans pour Rome », Ouest-France, 5 janvier 1953.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 « Mort du cardinal Grente », Le Monde, 5 mai 1959.
  3. 3,0 et 3,1 Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains, 1924.
  4. 4,0 et 4,1 Le Monde, 1er décembre 1952
  5. « Georges Grente » , Académie française, site internet, consulté le 18 août 2018 (lire en ligne).
  6. « Les laborieuses vacances de Mgr Grente », L’Avranchin, 2 septembre 1939.
  7. Jacky Brionne, Percy, document réalisé par l'Association de sauvegarde et de valorisation du patrimoine en val de Sienne.
  8. « Un prix monseigneur Grente », Cherbourg-Éclair, 18 septembre 1941.

Liens internes