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François-Lambert Burnouf

De Wikimanche

François-Lambert Burnouf, né à Regnéville-sur-Mer le 18 novembre 1787 [1] et mort à Grosses-Coques (Baie-Sainte-Marie, Nouvelle-Écosse, Canada) le 16 mai 1871, est une personnalité politique liée à la Manche.

Il est appelé Bourneuf au Canada.  

Un matelot devenu député d’Acadie

Il est le fils de François Burnouf, officier marinier et de Michelle Esnol [1]. À vingt ans, il s'engage trois ans dans la marine impériale [2] et navigue d’abord sous les ordres du capitaine Duperré, futur amiral et ministre [3].

En 1808, il embarque sur la frégate marchande armée La Furieuse [4] qui commerce avec les Indes occidentales françaises. En 1809 près des Grands bancs, les Britanniques la prennent en chasse pendant trente heures, tuant dix-neuf hommes d'équipage et en blessant soixante autres, dont Burnouf qui est touché par une balle à la jambe et fait prisonnier [5].

Blessé, le matelot de Regnéville est soigné quelques semaines à l’hôpital naval Dock Yard de Halifax (Canada), avant d’être interné à l’île Melville. Il s’évade de ce camp et commence une longue cavale aventureuse en Acadie [3].

En compagnie de deux compatriotes, il parvient à rejoindre la baie des Chaleurs où vit une importante communauté francophone. Repris, il s’échappe à nouveau et tente de gagner les États-Unis à bord d’une chaloupe. Nouvel échec. Les Anglais le ramènent à Halifax. Pour la troisième fois, il parvient à fausser compagnie à ses geôliers et il se retrouve en Nouvelle-Écosse du sud, où sont installés de nombreux immigrants originaires de la Manche. Il est embauché comme faucheur et comme instituteur avant de s’établir définitivement au sein de la petite communauté acadienne de la baie Sainte-Marie, dirigée par un prêtre immigré venu de Loches [3].

Contraint de déménager, il prête serment d’allégeance à la couronne britannique le 20 mai 1813, devant le père Jean-Mandé Sigogne à Baie-Sainte-Marie où il enseigne un an puis devient cultivateur [2].

Une vie nouvelle commence pour François-Lambert Burnouf qui pratique la pêche, achète une goélette en 1817, crée une entreprise de négoce avec les Antilles. Il épouse en 1818 Marie Doucet, qui lui donne dix enfants [2]. Il ouvre un chantier naval en 1830, livrant jusqu'en 1855, une trentaine de navires [2]. C’est la fortune… avant la faillite [3].

Sa notoriété le pousse à entrer en politique. En 1843, il est élu député réformiste à l’Assemblée législative de Nouvelle-Écosse. Il y siège jusqu’en 1859. Il est aussi juge de paix et capitaine de la milice [3]. Il siège à la première commission scolaire de Clare (Church Point), et devient maire de cette localité [2].

La faillite en novembre 1855 de la maison Allison and Spur de Saint-Jean, avec laquelle il travaille dans le Nouveau-Brunswick, ruine Burnouf qui quitte la politique provinciale et locale à l'issue de son mandat de député, en 1859 [2].

Il meurt avant de finir l'écriture de ses mémoires [2].

François Lambert Burnouf a une nombreuse descendance, parmi laquelle on compte des sénateurs, un évêque, des industriels, des religieuses et un célèbre acteur d’Hollywood [3].

Bibliographie

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 – Acte de baptême – Page 22/49.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Gérald G. Ouellet « Bourneuf, François-Lambert », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Volume X (1871-1880), University of Toronto/Université Laval, 2000.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2.
  4. du Cherbourgeois Amable Troude ?
  5. Clarence d’Entremont, « The escape of François L. Bourneuf », Yarmouth Vanguard, 9 janvrier 1990 [trad. Michel Miousse].

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