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Fours à chaux du Rey - Musée maritime

De Wikimanche

Les fours à chaux du Rey.

Les fours à chaux du Rey sont situés à Regnéville-sur-Mer.

Ils sont construits au début du Second Empire pour produire la chaux destinée à l'amendement des terres agricoles de l'Ouest armoricain. Le site héberge aujourd'hui le musée maritime de Regnéville-sur-mer consacré à l’histoire maritime et industrielle de ce village côtier de l’ouest de la Manche.

Escale entre la Guyenne (la Gascogne) et les ports anglais, Regnéville-sur-Mer fut jadis l’un des ports les plus actifs du Cotentin, grâce aux grandes foires médiévales d’Agon et de Montmartin. Au XVIIIe siècle, les armateurs du Havre et de Honfleur y font armer leurs navires pour la grande pêche sur les bancs de Terre-Neuve. Au XIXe siècle, la production de chaux utilisée en agriculture fera perdurer cette vocation maritime : ici transitent le charbon en provenance du Pays de Galles et la pierre à chaux exportée vers la côte nord de la Bretagne, dépourvue de ressources calcaires.

Les fours à chaux du Rey

Bénéficiant du seul gisement de calcaire carbonifère de la côte ouest du département, le pays de Montmartin possède dès le XVIe siècle de nombreux fours à chaux.

En 1852, Victor Bunel profite d'un environnement propice. Après avoir identifié les besoins en chaux agricole, il construit un four selon un nouveau procédé mis au point par l'ingénieur Pierre Simoneau. Ce four s'adosse à la carrière d'où est extraite la chaux.

Entre 1852 et 1854, trois autres grands fours à chaux sont bâtis en appui sur l’ancien front de taille de la carrière de calcaire du Rey.

Le port d’échouage de Regnéville voit alors se développer son trafic : des goélettes déchargent le charbon provenant du Pays de Galles, d’autres bateaux embarquent le calcaire local vers les îles Anglo-Normandes et la côte bretonne. Il s’agit de fournir en chaux d'amendement ces pays de l’ouest armoricain aux terres acides. Les fours à chaux ne resteront en activité qu’une trentaine d’années : le chaulage des terres est de moins en moins pratiqué et la production de chaux sera abandonnée vers la fin des années 1880.

Aujourd’hui restaurés, les fours à chaux du Rey sont la propriété du Conseil départemental de la Manche qui en assure la conservation, la gestion et l’animation dans le cadre du réseau départemental des sites et musées de la Manche. Ils sont inscrits monument historique depuis 1991 [1].

Les fours à chaux se découvrent désormais grâce à un parcours sonore qui permet d'imaginer l'intense activité de ce site, il y a un siècle et demi où travaillaient et se croisaient chaufourniers, carriers, ouvriers, clients, rouliers...

Le musée maritime

Le musée maritime évoque l'histoire maritime et industrielle de Regnéville-sur-Mer.

Au travers de maquettes et de reconstitutions, le musée évoque les différentes techniques de production et d'utilisation de la chaux depuis l’Antiquité.

Le musée témoigne également du passé maritime du village. Dès le Moyen Âge, le commerce y est dense grâce à la foire médiévale fondée par Jean sans Terre. Objets, travaux de marins, outils et œuvres d’art évoquent la navigation et la vie à bord. Cette vie quotidienne des gens de mer, c’est aussi celle de ceux qui exercent les « métiers du littoral » : gréeur, calfat, voilier ou cordier. La dernière corderie de Regnéville , fermée en 1925, est reconstituée sur place et ouverte à la visite. Le musée accorde évidemment une large place au cabotage, puisque cette forme de navigation était ici particulièrement en usage. On y présente les types de bateaux qui fréquentaient le port de Regnéville à la fin du XIXe siècle, les limites du bornage et du cabotage, les règles en vigueur pour ce type de navigation. Tableaux, maquettes, épave, voiles anciennes permettent d’évoquer cette activité.

Un film sur l’histoire du château médiéval de Regnéville, dressé là pour protéger un port de commerce très actif, permet de faire le lien entre les deux thèmes.

Source : Direction des sites et musées – Conseil général de la Manche

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Notes et références

  1. « Notice n°PA00110658 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.

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