Actions

Filbec

De Wikimanche

Le Filbec est un cours d'eau de la Manche.

C'est un affluent de la Sinope.

Description

Il prend sa source vers le lieu-dit Filbec à Saint-Germain-de-Tournebut et coule près du château de Tournebut.

Il passe à Vaudreville où il matérialise la limite communale entre Saint-Martin-d'Audouville et Vaudreville en son cours inférieur.

Après un parcours de 5 km, il rejoint la Sinope sur sa rive droite à Saint-Martin-d'Audouville.

Chargement de la carte...

Hydronymie

Attestations anciennes

  • R[uisse]au de Filbec 1991 [1].

Attestations indirectes

Ce cours d’eau a en outre transmis son nom à deux hameaux qu’il arrose successivement :

  • Hameau de Filbec à Saint-Germain-de-Tournebut :
    • Filbec 1991 [1].
    • Silbec, Phelbec 1993 [2].
  • Hameau de Filbec à Vaudreville :
    • Filbec 1753/1785 [3], 1991 [1].

La mention de cette dernière agglomération sur la carte de Cassini, où figure également le cours d’eau de manière anonyme, en fournit donc une attestation indirecte au 18e siècle.

Étymologie

Hydronyme d'origine scandinave, dont le deuxième élément -bec est issu de l'ancien norois bekkr « ruisseau ».

Ce nom est bien sûr à mettre en relation avec son homonyme du Calvados, le Philbec, dont la source se trouve au hameau des Vanniers à Saint-Jouin (canton de Dozulé) [4]. Il forme la limite des communes de Saint-Léger-Dubosq et de Saint-Jouin, puis de Saint-Léger-Dubosq et de Dozulé, et rejoint la rivière d’Ancre à Dozulé. Il est ignoré du Dictionnaire topographique du Calvados [5], et on ne trouve sa trace que sur la carte IGN au 1/25.000, où il figure sous la forme Ruisseau du Philbec en 1989.

Enfin, notons également l’existence à Saint-Planchers d’un autre hameau du nom de Filbec, toujours sans formes anciennes.

On semble tenir ici ce que l’on appelle un type toponymique (ou hydronymique), à savoir la combinaison récurrente de deux éléments appliquée à un lieu, pour des raisons identiques. Cependant, l’absence de formes anciennes est extrêmement gênante, car l’initiale Fil- peut représenter la forme évoluée de différents étymons. Il existe d’une part un nom de personne scandinave (ancien norois, ancien danois Fili) qui pourrait convenir, bien qu’il soit mal référencé [6]. Une autre solution pourrait être fournie par l’anthroponyme anglo-saxon Fīla [7]. Cependant, la récurrence d’un type toponymique va le plus souvent de pair avec l’emploi d’un élément descriptif (adjectif ou appellatif), plutôt que celui d’un anthroponyme, à moins que ce dernier ne soit particulièrement fréquent (ce que ni Fili ni Fīla ne sont apparemment).

En revanche, l’ancien scandinave °fili « planches » (reconstitué à partir de formes postérieures) [8] conviendrait assez bien, avec le sens secondaire de « pont, passerelle » que possède d’ailleurs le mot planche en Normandie. On aurait alors affaire à une formation scandinave °fili + bekkr « le ruisseau aux planches », c’est-à-dire que l’on peut franchir par une passerelle. Le rôle de frontière territoriale qu’ont joué (et jouent toujours) deux au moins de ces ruisseaux n’est peut-être pas indifférent ici.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Cartes IGN au 1/25.000.
  2. Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
  3. Carte de Cassini.
  4. Pour un commentaire détaillé sur ce dernier hydronyme, voir Dominique Fournier, « Réflexions sur quelques toponymes augerons d’origine scandinave : l’exemple de l’appellatif bekkr "ruisseau" », in Le Pays d’Auge (septembre-octobre 2008), association « le Pays d’Auge », Lisieux, p. 19-36.
  5. Célestin Hippeau, Dictionnaire topographique du département du Calvados, Paris, 1883.
  6. Il a été invoqué pour expliquer le toponyme anglais Filby (Filebey 1086) dans le Norfolk, « village / résidence de Fili »; cf. Eilert Ekwall, The Concise Oxford Dictionary of English Place-names (4th edition), Oxford University Press, Oxford, 1960, p. 179a; A. D. Mills, A Dictionary of English Place-Names, Oxford University Press, Oxford, 1993, p. 131a. Ce dernier nom aurait en Normandie la forme °Filbeuf ou °Filbu(t).
  7. Solution alternative considérée par A. D. Mills (op. cit., p. 131a) pour Filbey.
  8. Cf. A. D. Mills, loc. cit. Les références relatives à cet élément n’y sont pas indiquées cependant.
Sources

L'essentiel de l'argumentation étymologique est issu de Dominique Fournier, « Réflexions sur quelques toponymes augerons d’origine scandinave : l’exemple de l’appellatif bekkr "ruisseau" », in Le Pays d’Auge (septembre-octobre 2008), association « le Pays d’Auge », Lisieux, p. 19-36.

Lien interne