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Dans cet autoportrait réalisé au début de sa carrière, Millet s'est représenté sous les traits du prophète Moïse. Un prophète animé de fureur, qui rappelle au spectateur les 10 commandements divins, inscrits sur les tables de la loi qu'il désigne de la main. L'artiste fit don de ce tableau au Conseil Municipal de Cherbourg en 1841. Ce geste fut perçu comme une provocation, si l'on en croit un courrier du maire Nicolas Noël-Agnès à Millet : « Le Conseil accepte le tableau de Moïse que vous lui avez envoyé. Il m'a chargé à cet effet de vous remettre 200 francs à titre d'encouragement. Vous me permettrez d'y ajouter un conseil : c'est d'étudier en même temps que votre art, les convenances du style. Il faut éviter ce qui peut ressembler à la flatterie tout aussi bien que les apparences de l'impolitesse. »