Eugène Lemoine
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Eugène Pierre Marie Lemoine, né en Ille-et-Vilaine en 1845 et mort à Saint-James le 13 décembre 1895 [1], est une personnalité économique de la Manche.
Des lanternes vénitiennes dans le monde entier
Dans la petite ville industrielle que fut Saint-James au XIXe siècle, Eugène Lemoine est un homme important. C’est lui qui fait de la bourgade des bords du Beuvron la capitale mondiale des lanternes vénitiennes.
Il commence son activité à Saint-Georges-de-Reintembault, où il a hérité d’une petite usine dans laquelle a travaillé le célèbre Godillot, l’inventeur des chaussures militaires du même nom. Homme très entreprenant et dynamique, ayant rapidement développé son affaire bretonne, il la transfère à Saint-James où il emploie jusqu’à quatre cents ouvriers. Outre les ateliers de découpe, la décoration et l’assemblage, l’usine qui utilise l’énergie hydraulique comprend aussi une scierie qui débite en lamelles des billots de troncs de peupliers. Elle fabrique des lanternes de modèles très différents, décorés et peints à la main ou au pochoir. « Cette usine était presque unique en France, précise le docteur Ravalet, historien de Saint-James, et ses produits étaient exportés en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Irlande, en Suisse et au Japon ».
Eugène Lemoine, toujours à la pointe de l’innovation, crée aussi des lumignons en verre peint qu’on pose sur le rebord des fenêtres à l’occasion des fêtes. Sa réussite industrielle lui vaut une grosse fortune et de multiples récompenses dans les expositions internationales.
À sa mort, la manufacture fut reprise par deux de ses onze enfants. La fabrique de lanternes vénitiennes de Saint-James poursuivit son activité jusqu’en 1934.
Source
- René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, Marigny, éd. Eurocibles.
Article connexe
- ↑ La Croix, 17 décembre 1895.