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Enseignement dans la Manche

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Enseignement dans la Manche

Le système éducatif français est sous la responsabilité du ministère de l'Éducation nationale, qui définit les programmes et forme et nomme les enseignants, parfois avec l'aide d'autres ministères comme le ministère de l'Agriculture pour l'enseignement agricole.

Histoire

L'éducation sous l'Ancien Régime

Dès le XIe siècle, est installée à Avranches une école réputée, fondée par Lanfranc qui sera rejoint par Saint Anselme, tous les deux attirés par l'abbaye du Mont-Saint-Michel. On y enseigne les belles-lettres, la philosophie et la jurisprudence, l'écriture sainte et la théologie [1]. En 1082, le comte Robert de Mortain créée le collège de Mortain.

Au XVe siècle, sous l'impulsion de l'évêque Geoffroy Herbert est fondé le collège de Coutances (à l'origine du Lycée Lebrun). Il est suivi au XVIe siècle, par le Collège d'Avranches encouragé par l'évêque d'Avranches Louis Herbert. En 1654 est fondé le séminaire de Valognes. Ce sont des pensionnats pour les garçons. On y enseigne en latin. Le 3 juillet 1563, le roi Charles IX autorise la création d'un collège à Saint-Lô, il n'est effectif que vers 1610, après les guerres de religion.

Un collège est fondé à Barenton au XVIIe siècle [2].

Jusqu'à la Révolution, l'école est sous le contrôle de l'Église, vicaires, curés ou religieuses se chargeant de l'instruction des enfants et de l'enseignement religieux dans des « petites écoles », parfois des écoles charitables. Il en est ainsi pour l'école de la Barre-de-Sémilly et beaucoup d'autres.

Pendant la Révolution, les collèges-séminaires sont fermés.

Vers une organisation de l'enseignement dans la Manche

Sous la Monarchie de Juillet, la loi Guizot du 28 juin 1833 sur l’organisation de l’instruction primaire stipule :
- dans son article 11 : « Tout département sera tenu d’entretenir une école normale primaire, soit par lui-même, soit en se réunissant à un ou plusieurs départements voisins. ». L'École normale d'instituteurs de la Manche à Saint-Lô a anticipé, puisqu'elle est fondée en 1832, suivie par l'École normale d'institutrices de la Manche en 1883 à Coutances.
- dans l'article 9 : « Toute commune est tenue, soit par elle-même, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines, d’entretenir au moins une école primaire élémentaire.(...)». Des comités communaux et d’arrondissements sont créés pour contrôler l’application de cette loi. À Isigny, le maire Jacques Philippe Guilmard, nommé président du comité local de surveillance de l’instruction et inspecteur des écoles du canton d’Isigny, fédére les communes d’Isigny, Mesnil-Thébault, Le Buat, Le Mesnil-Bœufs et Naftel pour la création d’une école de garçons unique au chef lieu de canton. Cent ans plus tard naît la commune canton d'Isigny-le-Buat.
- dans l'article 10 : « Les communes, chefs-lieux de départements, et celles dont la population excède six mille âmes, devront avoir en outre une école primaire supérieure. »

Il se crée un pensionnat éphémère à La Baleine [2].

Marie-Madeleine Postel fait figure de pionnière dans l'ouverture aux filles de l'enseignement jusque-là réservé aux garçons.

Sous la seconde République, la loi Falloux du 15 mars 1850 demande une école de filles dans toutes les communes qui en ont les moyens. Elle officialise la dualité des types d'enseignements public ou privé. Dans la Manche le nombre d'écoles augmente alors considérablement.

L'instruction obligatoire et gratuite

L'école de filles de Virandeville.

Sous la Troisième République, les lois Jules Ferry rendent l'école gratuite (1881), l'instruction obligatoire et l'enseignement public laïque (1882). Les écoles primaires supérieures sont relancées, on y annexe les cours complémentaires, étendus aux écoles de filles.

En 1904, la loi du 7 juillet, dite « loi Combes » interdit l’enseignement par les congrégations religieuses et de nombreuses écoles tenues par des religieux sont fermées, comme l'école des Ursulines installée dans l'ancien couvent des capucins d'Avranches.

Durant la Première Guerre mondiale, l'inspecteur d'académie Léon Deries a la charge d'assurer la continuité du service. En 1917, plus de la moitié des instituteurs sont mobilisés, on crée des classes mixtes pour remédier au manque d'enseignants [3]. Les instituteurs doivent se faire propagandistes et les écoliers participent à l'« effort de guerre » en plantant des pommes de terre et élevant des lapins [3]. Comme en témoigne le monument aux morts de l'école normale de Saint-Lô, 112 enseignants publics de la Manche sont tombés au champ d'honneur.

Depuis 1959, avec la réforme Berthoin, l'instruction est obligatoire de 6 à 16 ans. Les cours complémentaires passent dans le second degré, deviennent des collèges d'enseignement général (CEG). Les premiers cycles des lycées deviennent des collèges d'enseignement secondaire (CES) avec des filières hiérarchisées.

En 1975, la loi Haby regroupe les collèges d'enseignement général (CEG) et les collèges d'enseignement secondaire (CES) sous le simple nom de « collège » (on dit aussi collège unique). Il se dit que Léon Jozeau-Marigné, président du Conseil général de la Manche, souhaite un collège par canton.

Depuis les lois de décentralisation de 1982-1983 et de 2003-2004, la gestion matérielle (bâtiments, cantine, transport scolaire) est transférée aux collectivités territoriales : les municipalités pour les écoles primaires et maternelles, le Conseil départemental pour les collèges, la région pour les lycées.

Effectifs

À la rentrée 2023, la Manche accueille 70 008 élèves (80 233 en 2021 (- 1,5 %), 81 460 en 2020). En 2021, 62 454 sont scolarisés dans les établissements publics et 17 779 dans les établissements privés [4]. En 2019, le département comptait 83 366 élèves dans 375 écoles, 72 collèges et 29 lycées [5]. Ils sont 65 123 dans l'enseignement public (- 826 par rapport à 2018) et 18 243 dans le privé (- 96) [6].

Par tranches d'âge

Par secteur

Centre de formation des enseignants

Associations

Bibliographie

  • Abbé Auguste Laveille, « L'instruction primaire dans l'ancien diocèse d'Avranches avant la Révolution », Revue catholique de Normandie, Caen, 1891.
  • Abbé Auguste Laveille, Les écoles de Cherbourg avant la Révolution et les origines du lycée de Cherbourg, Avranches, éd. Durand,1896.
  • William Marie-Cardine, Histoire de l'enseignement dans le département de la Manche de 1789 à 1808 d'après des documents inédits, Saint-Lô, éd. Prével, 1888.
  • Abbé Auguste Lerosey, « L'instruction publique dans les diocèses de Coutances et d'Avranches avant 1789 », Notices, mémoires et documents de la Société d'archéologie de la Manche, t. 21, 1903, p. 13-78.
  • Rémy Villand, « Les écoles primaires du canton de Sainte-Mère-Église avant la Révolution », Revue du département de la Manche, juillet 1969, fasc. 43.
  • Th. Perrée, « L'enseignement dans l'Avranchin aux XVIIe et XVIIIe siècles : les “Bonnes Sœurs” du Carmel et les petites écoles », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, t.55, n° 296, 1978, p. 161-170.
  • Chantal Procureur, L'Enseignement primaire dans le département de la Manche du début du XIXe siècle jusqu'au triomphe de l'école de la République en 1914, Service éducatif des Archives départementales de la Manche, 2003.
  • Jean-Baptiste Lechat, « L'Enseignement secondaire dans la Manche, de la fin de l'Ancien Régime au Premier Empire», Revue de la Manche, tome 51, fasc. 1999, 2008 p. 2-58.
  • Yves Marion, Quand les enfants du peuple avaient leur école : de Guizot à Berthoin, la promotion des classes modestes par les écoles primaires supérieures et les cours complémentaires ; l'exemple du département de la Manche, éd. Isoète, Cherbourg, 2011.
  • Les écoles du canton de Bricquebec avant 1945, La Voix du Donjon, N°71, février 2012.
  • Olivier Jouault, « Circulaire du ministre de l’Instruction publique à l’inspecteur académique de la Manche relative aux fusils scolaires (20 décembre 1881) », Didac'Doc, n° 35, Service éducatif des archives départementales de la Manche, janvier 2013 (lire en ligne).
  • Olivier Jouault, « Règlement qui doit être observé avec ordre dans l'école des filles d'Auvers tant par la maîtresse que par les écolières (Auvers 1776) », Didac'Doc, n° 65, Service éducatif des archives départementales de la Manche, mai-juin 2016.
  • « L'enseignement à Coutances », Viridovix, n° 34, numéro spécial, 2016.
  • Bernard Jehan, « Des écoles élémentaires, sous l’Ancien Régime, au doyenné de Carentan  », Viridovix, n° 38-39, 2021.

Notes et références

  1. Ch. Lebréton, «  L'école d'Avranches au XIe siècle : Lanfranc et Saint-Anselme », Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches, éd. Tostain, 1873, p. 493 et suivantes.
  2. 2,0 et 2,1 « Un colloque sur l'histoire scolaire locale », Ouest-France.fr, 15 novembre 2013 (lire en ligne).
  3. 3,0 et 3,1 Archives départementales de la Manche, La Manche toute une histoire, 2016, p.184-187.
  4. Pierre Coquelin, « La rentrée scolaire dans la Manche en cinq chiffres », France Bleu Cotentin, site internet, 2 septembre 2021.
  5. Lucie Thuillet, « Les chiffres de la rentrée 2019 dans la Manche », France Bleu Manche, site internet, 1er septembre 2019.
  6. « La rentrée scolaire 2019 en chiffres », Ouest-France, site internet, 1er septembre 2019.

Lien interne

Liens externes