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Charles Delagarde

De Wikimanche

Charles Adrien Georges Delagarde, nommé parfois aussi Delagarde-Larosière, né à Blosville le 14 mars 1875 et mort dans la même commune le 28 septembre 1954 [1], est un homme politique de la Manche, avocat de profession et bâtonnier.

Charles Delagarde, vice-président du Conseil général de la Manche, en 1933

Biographie

Celui que tout le monde appelait « Maît’Charles » est une grande figure de l’élevage… et de la politique locale entre les deux guerres. Il est aussi un des ténors du barreau de Cherbourg [2].

Né dans une grande famille d’éleveurs de Blosville, Charles Delagarde-Larosière parvient à mener de front une carrière d’avocat talentueux et un métier d’éleveur très réputé. Sur le second plan, il accède à la notoriété en vendant en Amérique du Sud un célèbre taureau du nom de « Sultan ». Très attaché aux traditions, il s’est fait le défenseur de la race normande et tient une grande place dans la plupart des organisations agricoles de la Manche. Il est président de la Chambre d'agriculture, président du contrôle laitier, président de la société des courses de Carentan, etc... [2].

Républicain-socialiste, il est élu aux côtés d'Albert Mahieu, dont il est le premier adjoint. Après la démission de Mahieu, il élu maire de Cherbourg le 25 février 1911 par 22 voix et 5 bulletins blancs [3]. Il reste peu de temps en place : Albert Mahieu retrouvant son poste dès 1912. Il est ensuite maire de Blosville de 1916 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, à la suite d'Auguste Pépin.

Conseiller général du canton de Sainte-Mère-Église de 1919 à 1940, il préside le Conseil général de la Manche de 1935 à 1940 [4].

Il est nommé conseiller départemental, par Laval, en 1943 jusqu'en 1945, et il devient l'un des six secrétaires du Conseil départemental. Les cinq autres secrétaires étant Ferdinand Carayol, Marcel Grillard, Henri Guillard, Octave Lucas, René Restoux.

Pierre Fontaine lui succède à la tête de la mairie en 1945. Charles Tourainne lui succède au conseil général.

Membre titulaire de la Société nationale académique de Cherbourg depuis le 12 janvier 1910, il est également président du Herd-book normand et de la Société départementale d'agriculture [5].

Sa carrière politique s’interrompt à la Libération quand, en compagnie d’autres notables du département [6], il est mis en résidence surveillée dans des conditions « humiliantes ». Cela ne l’empêche pas de recevoir en 1951 la rosette de la Légion d’honneur. Il termine sa vie dans une retraite discrète.

À sa mort, cet homme de haute stature à la barbe fleurie n’a cependant pas été complètement oublié. Devant sa tombe en 1954, toute la Manche le couvre d’éloges dithyrambiques ! Dans son oraison funèbre, le journaliste Pierre Godefroy, futur député de Valognes, écrit : « Il éleva avec le même soin qu’il plaidait » [2].

Notes et références

  1. Naissance et mention décès : « Acte n° 6 » — Archives de la Manche ­— (NMD) Blosville 1873-1882 (3E 59/8) — Vue : 51 et 52/289
  2. 2,0 2,1 et 2,2 René Gautier (dir), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, éd. Eurocibles.
  3. Cherbourg-Éclair, 27 février 1911.
  4. « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  5. Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. XXV, 1956.
  6. Comme Marcel Grillard, André Rostand également.