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Château de l'Isle-Marie

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Château de l'Isle-Marie.

Le château de l'Isle-Marie est un monument historique de la Manche situé à Picauville.

Histoire

L'Isle-Marie, plan d'ensemble du domaine. Le château porte le repère n°13

Située au milieu des marais du Clos du Cotentin, une première place forte est attestée en 1026. Elle correspond très certainement à l'enceinte circulaire située à 400 m à l'Ouest du château actuel, appelée « Le Homme », du norois holm, signifiant île, cette enceinte est datée du XIe siècle [1].

Cette forteresse aurait été fortement endommagée lors de la prise de la bastide du Pont-d'Ouve (pourtant distante d'une bonne dizaine de kilomètres) par Jean de Vienne en 1375.

Un deuxième château fort est construit par un certain Bernardin Aux Épaules[2] à la fin du XVIe siècle à l'emplacement de l'actuel château. Un pigeonnier lui est adjoint. Ce château fort est dès le XVIIe siècle remplacé par un troisième édifice[1].

Le maréchal de Bellefonds, seigneur de l'Isle-Marie, fait profondément remanier ce troisième corps de logis, lui adjoint un ensemble constitué d'une « chapelle », d'un hôpital pour 20 soldats invalides et d'écuries, ensemble attribué à l'architecte du Roi, Jules-Hardouin Mansart [1][3]. Cette « chapelle » datée de 1673 est formellement identifiée comme l'église paroissiale « construite par le maréchal de Belle-Font » [4] en 1726 [5]. L'hôpital est quant à lui daté de 1675. Parallèlement, le site est à cette époque entouré de fortifications en bastion, attribuées à Vauban [1]. Ces fortifications affectent, en plan, la forme d'une étoile à cinq branches.

Le moraliste Antoine Garaby de La Luzerne meurt au château le 4 juillet 1679. Bellefonds y reçoit Jacques II d'Angleterre en 1692 [6].

Le domaine subit de rudes dommages dans la période révolutionnaire : « le château fut incendié et à demi rasé. La chapelle fut pillée [7]. »

Façade sud.

Un jardin à l'anglaise est aménagé entre 1810 et 1830 à l'emplacement des deux branches sud de l'enceinte en étoile de Vauban et des canaux [1].

Le château est remanié, voire reconstruit, en 1900 par l'architecte cherbourgeois Drancey [8] qui lui adjoint deux ailes [1]. Ce qu'on en voit actuellement est donc une bâtisse du 19e siècle.

Le marquis Jean d'Aigneaux y meurt en 1957.

L'ensemble du domaine est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 13 septembre 2001, comprenant l'enceinte, le corps de logis, les façades et toitures de la chapelle, des écuries, et de l'hôpital, son escalier intérieur et sa cage, le cimetière, le colombier, les deux pavillons de jardin et les murs de l'ancienne serre et le parc [1].

Jules Barbey d'Aurevilly y situe son roman Ce qui ne meurt pas [9].

Le château en lui-même ne semble pas avoir subi de graves dommages à la libération, ce qui n'est pas le cas du domaine. André Rostand précise que « […] de grands arbres mis au sol par les tempêtes ou par l'homme au lendemain de la Seconde Guerre mondiale [3]. »

La Paroisse de L'Isle-Marie

Carte postale ancienne, façade sud.

Curieusement, le domaine constituait à lui seul une paroisse, et même éventuellement pendant une période très brève une commune puisqu'elle aurait été fusionnée à Picauville en l'an III (1794-1795). En 1726, le « Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne » la présente comme une paroisse habituelle [10]. En 1743, le Mercure de France va dans le même sens et rapporte que la « paroisse [fut érigée] en faveur de feu M. le Maréchal de Belle-Font, qui y fit bâtir une petite église fort jolie. Le curé, le fermier & le fermier avec leurs familles, font tout ce qu'il y a de paroissiens » [4]. Le site internet des archives départementales de la Manche la cite bien comme paroisse mais ne lui connaît pas de registre d'état civil.

Hébergement

Une suite, cinq chambres (dont deux spacieuses) , ainsi que deux appartements (dont un grand) et un studio ont été aménagés dans ce château.

Administration

Adresse : Château de l'Isle-Marie
50360 Picauville
Tél. +33 2 33 93 27 20
Courriel : eh@islandmarie.com
Ouverture : toute l'année

Situation

Il est à 2 km du château de Plain-Marais, au sud, de l'autre côté de la Douve. Une légende dit qu'un souterrain les relie.

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Bibliographie

  • A. Prévet, « Bernardin Gigault marquis de Bellefonds et la double fondation d'une chapelle et de son hôpital en son château de l'Isle-Marie (Manche) », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, tome LXII, 1994-1997, pp. 295-377
  • Anonyme , « L'Isle-Marie », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc ....Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.343-345 (lire en ligne)

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 « Notice n°PA50000020 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture. .
  2. Il semble qu'il y ait confusion entre Bernardin Gigault de Bellefonds (1630), son père Henry-Robert Gigault de Bellefonds, (1574-1639) tous deux seigneurs de L'Isle-Marie, et son grand père maternel Henri-Robert Aux-Épaules (1561-1607). La date fait pencher pour ce dernier
  3. 3,0 et 3,1 André Rostand, Monuments meurtris du Cotentin libéré, 1948.
  4. 4,0 et 4,1 Mercure de France, 1er mars 1743.
  5. Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France, Paris, 1726, p.241 (Lire en ligne).
  6. Jules Leroux, Histoire de Saint-Vaast-la-Hougue, ancien fief de l'abbaye de Fécamp, 1897, (lire en ligne).
  7. Anonyme , « L'Isle-Marie », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. … Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.343-345 (lire en ligne).
  8. « L'architecte Drancey », il s'agit plus probablement du père, Gaston Drancey, plutôt que du fils, René Drancey, qui paraît bien jeune pour avoir réalisé l'opération.
  9. www.terresdecrivains.com.
  10. Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France (lire en Ligne).

Liens internes

Liens externes