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Château de Fontenay (Saint-Marcouf)

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Château de Fontenay.

Le château de Fontenay est un ancien monument de la Manche, situé à Saint-Marcouf.

Historique

Le château est édifié selon le style Louis XV entre 1711 et 1720, par Henri Le Berceur (1677-1762), marquis de Fonteney.

Originellement, il se compose d'un corps de bâtiment principal d'un étage, au toit élevé. Au centre, un avant-corps réduit comporte une porte fenêtre à arc surbaissé surmonté d'un macaron à tête d'animal, ouvrant sur un balcon à balustrades en fer forgé encadré par des colonnes carrées à tailloirs, soutenu par quatre colonnes ioniques et surmonté par un fronton triangulaire. La façade est percée de huit fenêtres par niveau, à arc surbaissés ornées de macarons à tête de femme au rez-de-chaussée, rectangulaires à l'étage. A ce bâtiment, s'ajoutent deux pavillons, qui abritent l'un les cuisines, l'autre la chapelle, achevée en 1739 [1], [2].

Souhaitant un château digne de sa fonction de grand bailli du Cotentin qu'il acquiert en 1726 (et conserve jusqu'en 1753), il fait relier à partir de 1731, les deux pavillons par deux galeries surmontées de balustres. Les écuries sont logées dans une grande aile occidentale [1].

L'intérieur reprend l'ameublement du bureau de Colbert, alors que la galerie de la chapelle copie la galerie d'Ulysse conçue à Fontainebleau entre 1540 et 1570 et détruite en 1738, avec quatre grands panneaux dus à l'école du Primatice : Ulysse chez Circée, Ulysse et les Sirènes, Ulysse éveillé par Minerve et Ulysse bandant l'arc en présence ds prétendants. Les salons sont ornés de boiseries aux trumeaux peints, des vitrines présentent l'argenterie. Les murs du bâtiment principal portent des tableaux de maitres du XVIIe et du XVIIIe siècles dont Van der Meulen, Mignard, Rigaud, Desportes et Boucher, ceux de la chapelle des toiles peintes par l'atelier de Claude Vignon, et ceux de la galerie qui les relie un Festin de Balthazar d'un peintre hollandais avec influence vénitienne, et L'Entrée de Henri II à Venise, d'Andrea Vicentino selon Pompeo Molmenti, tableau ramené d'un éveché de Bohême lors des guerres napoléoniennes [1].

La cour est desservie par un pont dormant fermé par une grille. Elle s'ouvre sur de grandes avenues arborées et sur un parc irrigué par les douves en eaux et un canal[1]. Une cascade de plans d'eau ouvre une perspective jusqu'au marais [2].

Inscription sur le socle.

À l’entrée ouest, une pyramide du XIXe siècle intrigue le promeneur par son inscription [2][3] :

Cette élégante pyramide
parfaite aux yeux d’un connoisseur
est ici pour servir de guide
à qui dans Fontenay vient chercher le bonheur

L. D’Estampes - 29 Juillet 1810

Ces aménagements sont l’œuvre de la famille Blangy et Moré de Pontgibaud. Le domaine de Fontenay, avec château, parcs et jardins, s'étend sur 268 hectares.

Occupé par des officiers allemands durant la Seconde Guerre mondiale, le château perd alors ses riches ornements intérieurs, meubles, tableaux, tapisseries, objets étant pillés et détruits par une formation d'artillerie allemande en mai 1941. Puis, lors des combats du 6 au 11 juin 1944, transformé en point d'appui, il est incendié par les bombardements alliés. Les Américains, qui installent un camp d'aviation dans le parc, utilisent les murs démembrés pour empierrer la piste[1].

Laissé en ruines depuis cette époque, André Rostand déplore « l'un des plus lamentables spectacles qui se puisse concevoir » face à la façade nord privée de toitures, un pan de la façade méridionale encore debout et la galerie qui dessert la chapelle. L'édifice religieux, quasi intact, conserve sa grande verrière et sa statuaire, mais a perdu son toit. Cuisines, écuries et deuxième galerie n'existent plus [1].

Le parc est aujourd'hui dédié essentiellement à l'agriculture [2].

Situation

Il est situé à la limite de Fontenay-sur-Mer.

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Bibliographie

  • Bruno Centorame, « Le domaine de Fontenay à Saint-Marcouf-de-l'Isle », Vikland, n° 22, août 2017

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 André Rostand, Monuments meurtris du Cotentin libéré, 1948.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 La Manche, territoire d'expression n°5, 2010.
  3. La pyramide avec Google Maps (lire en ligne).