Actions

Augustin Lecarpentier

De Wikimanche

Augustin René Lecarpentier ou Le Carpentier, né à Helleville le 1er décembre 1762 et mort dans la même commune le 5 février 1846 [1], est une personnalité catholique de la Manche.

La Marseillaise pendant la procession

À tant parler de Jean-Baptiste Lecarpentier, on a souvent oublié son frère Augustin, qui est une figure singulière du Cotentin sous la Révolution.

Né à Helleville où son père est un paysan aisé, Augustin Lecarpentier fait ses humanités au collège des Eudistes de Valognes avant de se faire prêtre.

Comme bien d’autres ecclésiastiques d’humble condition, Augustin accueille la Révolution avec ferveur.

Le 22 décembre 1791, il signe avec son frère une lettre des patriotes valognais qui félicite l'Assemblée nationale de sa fermeté vis-à-vis du roi : « Vous avez applaudi aux intentions du Roi,... salut aux intentions du Roi. Deux décrets que le Roi a sanctionnés ont été promulgués pour comprimer l'évasion des personnes, du numéraire, des vivres, des munitions : salut à la double sanction du Roi ! ». Le 24 juin 1792, les deux frères sont aussi parmi les signataires d'un appel à une répression implacable des prêtres réfractaires [2].

Sans surprise, il devient un de plus fidèles soutiens de son frère, qu’il félicite d’avoir voté la mort de Louis XVI. Il est alors curé de Flamanville depuis deux ans. Sa popularité lui vaut d’être élu officier public et membre du conseil municipal de la commune. Ses paroissiens ont un jour la surprise de l’entendre entonner « La Marseillaise » pendant une procession.

Dans le diocèse de Coutances, il est un des premiers à remettre ses lettres de prêtrise. C’est en février 1794. Revenu à l’état laïc, il se retire alors à Helleville, où il mène pendant longtemps une existence obscure.

Cependant en 1805 on le trouve parrain d'un des enfants d'un prêtre marié : Jacques Dieny [3]

Au début de la Restauration, on le soupçonne d’avoir caché son frère Jean-Baptiste, recherché par toutes les polices du royaume.

Puis le temps fait son œuvre. En 1830, Augustin Lecarpentier veut renouer avec son lointain passé en sollicitant une cure et en demandant l’autorisation d’ouvrir une école catholique. Il se heurte au refus poli de l’évêque qui l’autorise toutefois à célébrer à nouveau la messe. Il meurt après avoir reçu les derniers sacrements de son église.

Notes et références

  1. - Acte de décès n° 04.
  2. Vcte de Brachet, Le conventionnel Jean-Baptiste Le Carpentier, Perrin, 1912.
  3. Baptême de Christophe Bon Augustin Dieny : Archives de la Manche ­— (BMS) Teurthéville-Bocage 1795-1807 (316 J 129) — Vue : 81

Article connexe

Source

  • René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, ISBN 2914541147.