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Agneau de pré-salé du Mont-Saint-Michel

De Wikimanche

L'agneau de pré-salé du Mont-Saint-Michel est une appellation d'origine protégée de la Manche.

Histoire

L'agneau de pré-salé du Mont-Saint-Michel a obtenu son statut Appellation d'origine contrôlée (AOC) en octobre 2009[1], après 15 ans de démarches dans le but de valoriser un savoir faire ancestral et d'organiser le monde des éleveurs à qui l'on reproche la dégradation des eaux marines par les déjections des ovins[2]. En 2010, onze éleveurs manchois sont couverts par l'AOC, soit un cheptel de 5 000 brebis[3].

Par décret du 22 novembre 2013, il obtient le label appellation d'origine protégée (AOP), reconnu au niveau européen et qui permet de travailler pour l'export[4].

En 2016, il n'y a plus d'éleveur normand, en baie du Mont-Saint-Michel, inscrit dans la démarche AOP et, dans la Manche, seulement sept boucheries le distribuent. Il est d'autre part impossible de trouver un agneau AOP pour Pâques, puisqu'ils ne peuvent atteindre les 70 jours de pâture à Pâques en respectant les contraintes AOP[4].

En 2019, le nombre d'éleveurs dans l'AOP est tombé à dix : cinq en Bretagne, cinq dans la Manche ; ils préparent un partenariat avec la Région pour valoriser leur production[2].

Zone géographique

La zone géographique concernée comprend 952 communes situées dans la Manche, l'Ille-et-Vilaine.

Celles de la Manche couvrent la baie du Mont-Saint-Michel et les havres de la Vanlée, de la Sienne, de Lessay et de Portbail : Agon-Coutainville, Anneville-sur-Mer, Annoville, Avranches, Barneville-Carteret, Beauvoir, Blainville-sur-Mer, Bréhal, Bretteville-sur-Ay, Bricqueville-sur-Mer, Céaux, Courtils, Créances, Denneville, Geffosses, Genêts, Glatigny, Gouville-sur-Mer, Hauteville-sur-Mer, Heugueville-sur-Sienne, Huisnes-sur-Mer, Lessay, Lingreville, Marcey-les-Grèves, Le Mont-Saint-Michel, Montchaton, Montmartin-sur-Mer, Orval, Pirou, Pontaubault, Pontorson, Portbail, Regnéville-sur-Mer, Saint-Georges-de-la-Rivière, Saint-Germain-sur-Ay, Saint-Jean-de-la-Rivière, Saint-Lô-d'Ourville, Saint-Rémy-des-Landes, Surville, Tourville-sur-Sienne, Vains, et Le Val-Saint-Père [5].

Cahier des charges

Les agneaux de pré-salé sont d'abord nourris au lait de leur mère. Ensuite, lorsqu'ils sont en âge, ils broutent eux-mêmes les herbes particulières de la baie du Mont-Saint-Michel [6]. Ces herbes sont des plantes halophiles (qui ont besoin de sel pour croître). On trouve notamment parmi elles, la puccinellie maritime, la salicorne et l'obione des ports [7]. Ce sont elles qui donnent à la chair des agneaux de pré-salé leur goût inimitable. Ils doivent bénéficier d'au-moins 70 jours de pâturage naturel[6]. Ils sont abattus à l'âge de quatre mois.

L'hebdomadaire L'Express résume ainsi les conditions : « L'animal doit être nourri un mois et demi au lait de sa mère ; puis pâturer sur des marais salés soixante-dix jours au minimum (la moitié de sa vie). Il doit aussi peser au moins 14 kilos, être surveillé quotidiennement et tondu avant le 15 juillet. À quoi, il faut ajouter bien d'autres critères. Car dans le décret, d'une dizaine de pages, tout est spécifié. De la nourriture (des plantes le jour, et pas plus de 400 grammes de concentré le soir) à la durée maximale de transport à l'abattoir - cinq heures. Jusqu'à la surface en herbe disponible par animal (« 2,5 mètres carrés par brebis et par jour de repli ») et l'apparence de la viande (« un gras externe et interne ferme et de couleur blanc à blanc crème ») ! » [8].

Le critique gastronomique Périco Légasse recommande de ne pas confondre l'AOC « agneau de pré-salé du Mont-Saint-Michel » avec le Grévin, « une marque d'élevage intensif revendiquant les mêmes vertus sans aucune garantie d'origine » [6].

Pour préserver l'environnement, les éleveurs (en AOP ou non) doivent retirer leurs animaux des herbus cinq jours avant les grandes marées[2].

Notes et références

  1. Manche Mag', n° 9, janvier 2010.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Romain Le Bris, « L'AOP Prés-salés du Mont fête ses 10 ans », Ouest-rance, 10 décembre 2019.
  3. Nadine Boursier, « Les moutons de pré-salé du Mont sont menacés », Ouest-France, 19 mai 2010.
  4. 4,0 et 4,1 « Un label très confidentiel », La Manche Libre, 26 mars 2016.
  5. Fiche "Prés-salés du Mont-Saint-Michel", INAO, 22 avril 2010.
  6. 6,0 6,1 et 6,2 Périco Légasse, « L'AOC, une victoire pour l'agneau de pré-salé du Mont-Saint-Michel », Marianne, n° 687, 19-25 juin 2010.
  7. Périco Légasse, « Un délice gastronomique naturel », Marianne, n° 687, 19-25 juin 2010.
  8. Vincent Olivier, « Agneau de prés salé : les enfants du marais », L'Express, n° 3260-3261, 25 décembre 2013.

Lien interne

Lien externe