Abbaye de Moutons (Avranches)
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L'abbaye Sainte-Anne de Moutons d'Avranches est un ancien établissement religieux de la Manche.
Histoire
- Abbaye Sainte-Anne
L'abbaye bénédictine Sainte-Anne est créée au début des années 1630 sur les anciennes terres de la métairie du Palet [1] par l'évêque François de Péricard. Catherine de Gaston, auparavant sœur professe de la Sainte-Trinité de Poitiers en est la fondatrice, elle dirige son couvent pendant dix ans, mais, en conflit avec ses religieuses, retourne à Poitiers [2]. Marie de Froulay de Tessé, sœur du comte de Tessé, maréchal de France et cousine de Gabriel de Froulay de Tessé, évêque d'Avranches la remplace à la tête de l'abbaye jusqu'à sa mort en 1685[2]. Suzanne de Tessé, cousine de Marie lui succède jusqu'à son décès en 1689 [2]. La communauté attire des jeunes filles de bonne famille d'Avranches et de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
- Abbaye Sainte-Anne de Moutons
Sous l'impulsion de l'évêque Pierre-Daniel Huet, les moniales du prieuré de femmes de Moutons, fondé vers 1120 à Saint-Clément, les rejoignent en 1692 [1]. L'abbaye s'appelle alors abbaye Sainte-Anne de Moutons. Elle se développe au point que l'abbesse Marie de Cervon fait construire le dortoir, c'est à dire l'aile nord au début du XVIIIe siècle comme l'indique l'inscription « Mme de Cervon, abbesse, a fait bâtir ce dortoir. An 1713 » [2]. Trente-cinq supérieures se suivent à la tête de l'abbaye, la dernière est Mme de Coëtlogon, chassée par la Révolution avec seize religieuses et de nombreuses pensionnaires[2].
- Reconversions
En 1793, le couvent devient une caserne militaire [3].
Le 14 septembre 1810, Napoléon donne le bâtiment à la ville d'Avranches. Repris par le ministère de la Guerre en 1818, il est à nouveau caserne. Le 5 novembre 1828, la municipalité en est définitivement propriétaire [3]. Elle y installe une école et un asile.
En 1840, l'architecte Cheftel aménage une salle de théâtre de 450 places [3].
Édouard Le Héricher en fait cette description en 1845 :
- « [...] il y a deux parties monumentales, le cloître, galerie inachevée, avec l'escalier du même style, aux arcades légères, dont le pilier carré imite l'élancement de la colonnette gothique, et la muraille hardie du bâtiment qui règne sur la rue de la Sangsurière, dont les caves sont d'une forte construction et d'un bel effet.» [2].
Les deux galeries du cloître et le puits (transféré au jardin des plantes d'Avranches) font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 24 octobre 1935 [4].
Les bombardements alliés du 7 juin 1944 détruisent la chapelle et le logis ; le percement du boulevard de la Corniche (aujourd'hui boulevard Léon-Jozeau-Marigné) réduit en partie la cour [5].
En 1974, l'abbaye Sainte-Anne de Moutons héberge le théâtre d'Avranches, puis le centre culturel et l'école de musique.
Situation
Elle est située boulevard Léon-Jozeau-Marigné.
Bibliographie
- Alain Landurant, « Le Prieuré des Moutons (Manche) », Répertoire des abbayes Normandes, Caen, 1979.
- Jean Bindet, « L'abbaye Sainte-Anne de Moutons à Avranches », Revue de l'Avranchin, t. 56, 1979, p.203-215
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Romain Provost de la Fardinière, « Éléments sur la création de l'abbaye bénédictine Sainte-Anne vers 1634 à Avranches », Revue de l'Avranchin, t. 95, déc. 2018, p. 396-397.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Édouard Le Héricher, « Paroisse de Notre-Dame-des-Champs », Avranchin monumental et historique, vol.1, éd. Tostain, 1845, p. 47-50.
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 Sylvette Gauchet, Michel Coupard, Jack Lecoq, Avranches, promenades et découvertes, éd. Alizé. CdJ, 2008, p. 38.
- ↑ « Notice n°PA00110325 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
- ↑ Avranches.fr, consulté le 26 septembre 2016.