Église Sainte-Trinité (Teurthéville-Bocage)
De Wikimanche
L'église Sainte-Trinité de Teurthéville-Bocage est un édifice catholique de la Manche.
Elle relève, pour le culte de la paroisse Sainte-Thérèse-du-Val-de-Saire centrée à Quettehou.
Histoire
Construite au 12e siècle, elle subit diverses modifications au fil du temps.
Les chapelles sont construites au 15e siècle.
La nef est déjà pavée en 1756.
La foudre a frappé la tour au début de frimaire an 12 (fin novembre 1803). Le clocher est placé à cette époque entre le chœur et la nef et se termine en un dôme, garni de statues avant la Révolution. Les dégâts sont tellement importants qu'il faut le démolir complètement en 1807. La tour est reconstruite en 1811 ou en 1823 plus au sud et différente de ce qu'elle était à l'origine. Un clocher pyramidal y est installé en 1829.
Après la reconstruction, les pierres qui restent en excédent servent à construire la mairie en 1822. C'est à cette occasion qu'une pierre gravée qui se trouvait auparavant dans l'église, sous la tour foudroyée, a été scellée dans la façade de la mairie.
Une curieuse inscription y est gravée :
- Passant,
- Sçais tu bien d'où tu es, sçais tu ce que tu vais,
- Sçais tu ce que tu es, sçais tu ce que tu ais,
- Ton corps vient du néant et s'en retourne en cendre,
- Ce n'est rien et tu n'ais qu'une âme qu'il faut rendre.
- 1664
- Passant,
L'église est visitée par Charles de Gerville en mai 1819. Il note :
- « Toute la partie S. du chœur a 4 fenêtres à lancettes longues bien soignées, bien caractérisées, avec des colonnes grêles autour comme à Colomby. Le pignon E. avait 3 fenêtres semblables. Elles sont en parties bouchées par la sacristie moderne.
Au N. du chœur est une collatérale plus basse formant au dehors comme deux pignons avec chacun une fenêtre à meneau fourchu bien soigné à deux divisions avec trèfle surmontées au centre par une ouverture en quintefeuille.
La nef a deux bas-côtés faits après coup. Celui du S. est moderne, l'autre peu caractérisé.
Le portail W. a un porche, est surmonté d'une fenêtre à lancette et contemporain du chœur.
Le clocher central surmonté d'une flèche en carreau fut frappé de la foudre le 11 9bre 1805. Il n'a point été relevé. On a mis à sa place un très petit campanilier parce qu'une des colonnes qui le portoient avait été trop ébranlé (sic) pour en porter un autre. Les colonnes qui portoient intérieurement ce clocher ont été en grande partie otées (sic), deux entièrement, les deux autres, celles de l'entrée du chœur, diminuées. Il en reste assez pour voir qu'elles étoient fort élevées.
Le chœur est voûté en voûte aiguë, la collatérale l'est aussi. Le reste de l'église est sans voûte.
La paroisse est grande, ancienne, et a toujours eu beaucoup d'habitations considérables.
Parmi les anciens Sgrs. je trouve des LE BRETON et des MICHELS. Le grand-père de M. SIMON DE VAUDREVILLE devint Sgr. en épousant une delle. MICHEL qui devint héritière par la mort de son père. » [1]
Les autels et les murs de l'église sont peints en 1837. En 1841, le bas-côté sud est élargi de 2,50 mètres et lambrissé. Une horloge est installée en 1851, et on procède quatre ans plus tard à l'élargissement, au lambrissage et au pavage du bas-côté nord.
Le clocher est à nouveau endommagé par la foudre en 1855. La même année, le plancher surmontant la chapelle de la Vierge est démoli. Il est remplacé en 1858 par « un plafond, forme voûte en pierre, avec arceaux » [2]. En 1859, deux cloches baptisées Cécile et Trinité sont bénies. La chapelle de la Vierge est transformée en sacristie en 1903.
D'importants travaux d'entretien et de restauration sont réalisés en 1926 (pavage en céramique, installation d'un lambris dans le chœur, suppression des couches de peinture recouvrant la chaire du 17e siècle, réfection des toitures de la nef et blanchiment des murs intérieurs de la nef centrale et des deux bas-côtés.
L'église est partiellement électrifiée en 1934, et complètement en 1936. Pendant la guerre, les Allemands installent un poste d'observation dans la tour. L'église ne subit pas de dégâts pendant la Libération; la charpente et la couverture sont toutefois à refaire. En 1946, une petite cloche, fêlée depuis 1937, est refondue. De nouveaux vitraux sont bénis en 1949.
En 1973, les enduits sont refaits et un nouveau dallage est posé dans les allées au cours d'une importante restauration.
Mobilier
L'église renferme des objets classés ou inscrits à l'Inventaire des monuments historiques :
- un haut-relief du 14e siècle représentant la Sainte Trinité, au dessus du porche ouest [3]
- un bas-relief du 15e siècle représentant quatre saints : saint Marcouf, saint Étienne, saint Laurent et saint Clair (?) [4]
- un ancien maître-autel en bois polychromé et doré du début du 18e siècle en cours de restauration
- une statue de saint Sébastien du 16e[5]
- une paire de reliquaires en forme d'urnes, contenant deux coussins recevant les médaillons reliquaires de Thomas Hélye et de et de Marie-Madeleine Postel [6]
Fiche technique
- Contenance cadastrale : 580 m2
Situation
Notes et références
- ↑ Charles de Gerville, Michel Guibert, Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), vol. I, Arrondissement de Cherbourg, 1999, pp. 409-410-411-412.
- ↑ A.E.C., C.E. 64
- ↑ « Notice n°PM50001175 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
- ↑ « Notice n°PM50001176 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
- ↑ « Notice n°PM50002017 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
- ↑ « Notice n°PM50002472 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.